François Hollande se rendra au sommet de la Francophonie qui se tiendra en octobre prochain, à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). C’est le président français lui-même qui l’a annoncé, ce lundi 27 août, lors de la XXe « Conférence des ambassadeurs » qui s’est tenue à Paris. Il a notamment souligné sa volonté de « tout dire partout ». Des associations congolaises et françaises lui avaient demandé de « ne pas se rendre » à ce sommet pour ne pas cautionner le régime de Joseph Kabila.

Le président français François Hollande a annoncé qu’il participerait au sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui doit se tenir du 12 au 14 octobre et souligné qu’il y rencontrera l’opposition politique, les militants associatifs et la société civile. « C’est le sens de la nouvelle politique africaine de la France : tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait » a-t-il affirmé.

François Hollande Président de la République française.

Je me rendrai, dans quelques semaines, au sommet de la Francophonie, à Kinshasa.

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27/08/2012

Récemment, les critiques et les appels au boycott se sont multipliés. Pour plusieurs associations, la tenue de ce sommet, à Kinshasa, cautionne le régime au pouvoir. Ce dernier, en effet, fait l’objet de nombreuses critiques sur la manière dont se sont déroulées, en 2011, les élections présidentielles et législatives et sur la situation des droits de l’homme dans le pays.

Eviter la politique de la chaise vide

La venue du président français en République Démocratique du Congo n’était pas assurée jusqu’à sa déclaration de ce lundi 27 août.

En juillet dernier, François Hollande, lors de son entretien à l’Elysée avec le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, avait demandé des gages de bonne volonté au président congolais, Joseph Kabila, ainsi que des actes qui iraient dans le sens d’une plus grande démocratie.

Fin juillet, c’est la ministre française de la Francophonie, Yamina Benguigui, qui s’était elle-même rendue à Kinshasa, pour parler de cette réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’OIF. A son retour, la position diplomatique avait évolué. « Il faut donner sa chance à la RDC » avait alors indiqué un diplomate du ministère français des Affaires étrangères. De son côté, un proche du dossier reconnaissait, à demi-mot, que la politique de la chaise vide ne serait pas la meilleure des solutions. « Organiser un sommet ne veut pas dire donner carte blanche aux autorités », précisait-on dans les couloirs de l’OIF.

Samedi dernier, Yamina Benguigui, avait clairement déclaré qu’il était « important que le sommet se tienne et que tout le monde puisse y participer ». Une opinion partagée par le député des Français de l’étranger pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest qui a publié, ce lundi 27 août, une tribune pour donner les raisons de l’importance d’un déplacement de la délégation française au Sommet de la Francophonie.

Joint par RFI, Pouria Amirshahi estime que la présence du président français, à Kinshasa, est indispensable.

Pouria Amirshahi Député des Français de l’étranger pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest.

Les relations internationales ne peuvent plus reposer simplement sur les seules relations d’Etat à Etat.

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27/08/2012 par Céline Pellarin

François Hollande a tranché et son premier voyage officiel en Afrique, depuis son élection, sera donc en RDC. Il ira, certes, à Kinshasa pour y rencontrer l’opposition politique et la société civile mais aussi pour y prononcer ce qui devrait être son premier grand discours de politique africaine où il réaffirmera l’attachement de la France aux idéaux de démocratie et de bonne gouvernance.

« Un motif de fierté pour tous les congolais »

L’annonce de la venue, à Kinshasa, de François Hollande et la tenue de ce sommet de la Francophonie sont considérées comme très importantes « pour la communauté francophone mais aussi pour le peuple congolais » a déclaré l'un des porte-parole du gouvernement congolais.

Joint par RFI, Kin Key Mulumba, porte-parole du gouvernement congolais et ministre des Postes et Télécommunications, s’est félicité de la décision prise par le président de la République française.

Kin Key Mulumba Porte-parole du gouvernement congolais et ministre des Postes et Télécommunications.

C’est un motif de fierté.

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27/08/2012 par Bruno Minas