Ainsi donc, après 18 ans de tensions entre Paris et Kigali, la « vérité » surgirait enfin du trou noir et, selon les conclusions du juge Trévidic, les missiles qui ont abattu l'avion du Président Habyarimana le 6 avril 1994 auraient été tirés du camp de Kanombé tenu par les forces armées loyales. En un mot, le Président Habyarimana aurait été assassiné par des Hutus extrémistes qui ne voulaient pas du processus de réconciliation prévu par les accords d'Arusha. Cette « vérité » semble cependant avoir un fort goût de vérité de circonstance , pour ne pas dire diplomatique, elle oublie un peu vite des éléments qui sont autant d'éléments qui accusent le Président Kagamé.

o Le camp qui avait tout à craindre d'élections démocratiques -un homme, une voix - n'était pas celui des Hutus, mais celui des Tutsi, éthniquement minoritaire. Kagamé voulait prendre le pouvoir ; une seule solution : la force, il l'a lui même répété à plusieurs reprises.

o Les fameux missiles sol-air de fabrication russe provenaient d'un stock vendu par Moscou à l'Ouganda, base arrière et de soutien des forces du FPR de Kagamé. o Les écoutes ont prouvé que les « tireurs » des missiles ont rendu compte immédiatement après le crash de l'avion à des éléments du FPR, indiquant que leur mission était accomplie.

La vérité flambant neuf du juge Trévidic, à l'évidence, semble fort sélective ! Jacques Myard rappelle qu'il a été membre de la mission d'information parlementaire qui a enquêté pendant 6 mois, en 1998, sur le génocide rwandais.

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Source: http://www.medias-france-libre.fr/chroniques/25-communiques-politique/1969-rwanda-manipulation-par-jacques-myardump