Les despotes dictateurs du monde, de tous les temps et de tous les lieux ont un point en commun, malgré le grand écart de temps et d’espace qui peuvent les séparer : lorsqu’ils tombent, ils s’écroulent avec tout leur échafaudage. Est-il nécessaire de citer les noms ? Les régimes nazis et fascistes du 20ème siècle en occident, Nicolae Ceusescu de Roumanie, Amini Dada d’Uganda, Juvénal Habyalimana du Rwanda, Mubutu Sese Seko du Zaïre, Sadam Hussein d’Iraq, et beaucoup d’autres tyrans tombés dans les oubliettes de l’histoire. Tous, le jour où ils sont tombés, il leur est arrivé des malheurs qu’ils n’avaient jamais eux-mêmes imaginé même dans leurs pires cauchemars : tout ce qui peut représenter ou perpétuer leur souvenir et leur mémoire est détruit et foulé au pied, leur héritage est dispersé et réduit à néant, leur succession est une suite de guerres, de meurtres et d’anéantissement. Leurs noms sont couverts d’insultes et de crachats. Leurs destins sont voués à l’errance, à l’oublie, au déshonneur et à la honte. Et leur passé finit par les rattraper quand ils se voient obligés d’affronter la fureur populaire et la justice implacable de leurs tombeurs. Ça doit-être une loi divine que toutes les fins des régimes despotiques et tyranniques sont suivies de chaos, de destructions et de calamités. Le Rwanda du FPR-Inkotanyi y échappera-t-il ? Les rwandais rêvent des changements dans leurs pays, cela n’est plus un secret pour personne. Et ils font ce qu’ils peuvent pour y arriver, depuis la prise du pouvoir par le FPR-Inkotanyi et Kagame, à Kigali: les rebellions plus ou moins virtuelles qui virent au banditisme et à la criminalité, les partis politiques criards, sans efficacité, une société civile désordonnée centrée sur les petites personnes des présidents et beaucoup de désirs qui sont souvent pris pour des réalités. Quant aux changements que tout le monde attend et pour lesquels chacun prétend se battre, l’on s’accroche à quelques scénarii improbables, en espérant trop fort que cela se réalise un jour. A défaut de se battre eux-mêmes pour provoquer et obtenir ces changements les rwandais ne manquent pas de s’imaginer avec délectation quelques événements hasardeux qui leur débarrasseraient le monstre du pays des mille collines et de la région des grands lacs. Comme par exemple : -Kagame subit des pressions fortes par les occidentaux et lâche du lest -Kagame est victime d’un coup d’état -Kagame est rattrapé par la justice Le désir de changement est trop fort, on le voit, on le sent, mais l’espoir de ce changement, est malheureusement toujours placé dans un événement ou une intervention extérieur, jamais dans la capacité intrinsèque des rwandais de se révolter contre leur propre lâcheté qui les oblige de tolérer et de porter au triomphe des régimes despotiques, totalitaires et tyranniques. Mais la vie est un jeu tragi-comique qui aime se jouer des tours aux hommes en les ramenant à leur passé perpétuel. Voilà pourquoi, le régime du FPR-Inkotanyi et son président Kagame qui a sciemment scié la branche sur lequel il est assis, semble en bout de course et touche déjà à sa fin : le discrédit international dû à la découverte de la vrai nature de l’homme fort de Kigali et de son parti, les contestations internes au régime et l’opposition qui ne ratera sa montée, on l’espère, face au déclin du pouvoir ne sont pas pour assurer la pérennité de Kagame mais son achèvement. Paul Kagame est affaibli et sa fin prochaine n’est plus qu’une issue hypothétique. La seule grande interrogation qui devrait inquiéter les rwandais est : qu’adviendra à notre pays après Kagame ? Car, Monsieur Kagame, comme tout tyran qui se respecte a pris soins de faucher toutes les têtes dépassant son épaule et émergeant de son propre parti. Il a étouffé l’opposition aussi bien interne qu’externe. Il a interdit toute initiative qui lui échappe. Bref, le général président a parfaitement préparé le chaos après lui. La chute de Kagame et de son FPR-Inkotanyi pourrait venir de là où nul ne l’attendait. Finalement, le grand problème n’est plus la chute du FPR-Inkotanyi et de Kagame car, « nta gahora gahanze » : Kagame lui-même a bien œuvré pour cette issue et il n’y a plus un seul jour qui passe sans qu’il ne soit désormais confronté à son passé cauchemardesque. Ce n’est pas la fin, c’est le début de la fin. Alors, le grand problème posé à tous les acteurs et observateurs de la politique rwandaise aujourd’hui est celui d’une alternative crédible. L’opposition actuelle est nullissime. Elle sans idées ni perspective. Elle n’est absolument pas prête ni capable d’assumer le pouvoir même si on le lui déposait sur un plateau d’or comme un cadeau, dans la mesure où elle désorganisée et que nul ne voit vraiment qui, dans cette opposition peut empêcher notre pays de sombrer dans le chaos si Kagame disparaissait pour une raison ou pour une autre. Or, la disparition de Monsieur Paul Kagame n’est plus éventualité : car, Kagame est un homme malade, atteint d’une maladie grave et incurable. La fatigue et la douleur physiques qui mangent et marquant son visage ne peuvent plus lui permettre de dissimuler son mal qui le ronge. Tout le monde aura remarqué qu’il n’a même plus la force de parler et qu’à chaque fois, il parait complètement épuisé après une prestation de quelques minutes seulement. C’est que notre président est en phase terminal. Et ces voyages mensuels aux USA pour aller recevoir ses traitements ? Les rwandais y ont-ils pensé ? Alors, qui pour assurer la continuité de l’état sans connaitre un nouveau 1994 ? La dame courage des FDU-Inkingi ? Quelles sont, au fait, ses nouvelles idées pour le Rwanda ? On l’a entendu faire beaucoup de bruit pendant une semaine, puis plus rien. Nul ne sait vraiment le projet de société de son parti. Rêve-t-elle seulement de ravir le siège du pouvoir au FPR-Inkotanyi pour prendre la revanche au tutsi en faveur des hutu « opprimés ». Est-elle seulement le bras vengeur des hutu, prêt à continuer la même politique de discrimination, de persécution…en inversant seulement les victimes ? Et les autres partis politiques au courage de poule mouillée ? Ont-ils envisagé l’éventualité d’une disparition inopinée de notre président ? Où leurs projets de sociétés ? Il y a juste cette impression que certains d’entre eux sont seulement des concurrents déloyaux de la dame et d’autres des aigris qui ont juste une dent contre le pouvoir qui les ont négligés. Le chute du FPR-Inkotanyi et Kagame, c’est pour demain, qu’on le veuille ou non. Les rwandais attendent de leurs femmes et hommes politiques de se montrer dignes d’une alternative sérieuse au pouvoir qui chancelle actuellement.