Les rebelles du M23 sont maintenant aux portes de Goma, à trois kilomètres du centre. Dans la journée, ils sont arrivés à Munigi, à la sortie de la ville. Malgré cette avancée, les rebelles continuent d’affirmer que leur objectif n'est pas de prendre la ville alors que les habitants attendent dans l’anxiété. L'ONU a par ailleurs reconnu être intervenue à l'arme lourde pour empêcher le M23 de s'emparer de l'aéroport de Goma.

Alors que les rebelles du M23 se rapprochaient toujours plus de Goma ce dimanche 18 novembre, les Forces armées de la République du Congo (FARDC) se sont en partie retirées de la ville. Contacté par RFI en fin de journée, le porte-parole militaire pour le Nord-Kivu a déclaré que l'armée avait « reçu l'ordre de se replier dans le souci de protéger des vies humaines » dans le cas où un contact entre les deux forces armées se produirait à l’intérieur de la ville même.

« Ce matin, j'ai vu nos militaires se mettre en route avec leurs véhicules et leurs munitions, ils allaient en direction de Saké », a confirmé une habitante à un journaliste de RFI. Les forces armées congolaises sembleraient tout de même avoir maintenu une présence à Goma d’après le témoignage d’autres habitants qui disent avoir aperçu des chars aux différents ronds-points de la ville.

L’aéroport de Goma défendu par les FARDC et l’ONU

L'armée tient aussi à protéger l'aéroport de Goma, à l’est de la ville, avec l'aide de la Monusco, la mission des Nations unies. En soirée, un porte-parole des Nations unies a confirmé que des hélicoptères de l’ONU avaient appuyé l’armée gouvernementale en tirant à l’arme lourde (roquette et canon) pour endiguer l’avancée des rebelles en direction de l’aéroport.

Dans ce contexte, les populations attendent. Les informations s’échangent sur le pas de leurs maisons ou par SMS. Les habitants essaient de comprendre pourquoi ils entendent des tirs espacés, qui ne ressemblent pas à des combats. « On se demande si on va dormir ou pas », s’interroge une habitante d'un quartier proche de l'aéroport, qui témoignait de l'inquiétude de ses voisins à rester dans leurs maisons.

Témoignage d'un habitant de Goma joint dans l'après-midi, dimanche 18 novembre Les radios locales n’émettent plus depuis midi, les stations d’essence et les magasins sont fermés, c’est la psychose totale même si on n’entend pas de crépitements de balles.

Écouter (01:13)



18/11/2012

Dans la soirée, l’Union européenne a appelé le M23 à « cesser immédiatement leur offensive militaire » sur Goma, par la voix de sa représentante diplomatique Catherine Ashton.