Le vice Premier ministre kényan Uhuru Kenyatta a entamé l’hymne national d’indépendance en descendant cet après-midi les escaliers de la Cour pénale international (CPI). Ensuite, il s’est promené dans le parc de son hôtel de La Haye.

Il venait de sortir du tribunal où il venait de participer à une audience de comparution initiale pour entendre les charges dont on l’accuse, à savoir de crimes contre l’humanité. "Il n’y a pas de raison de s’inquiéter", a déclaré Kenyatta, au moment où il chantait et souriait avec ses amis et les officiels du gouvernement.

Deux fois trois suspects font les "6 d’Ocampo". La semaine est chargée à la CPI de la Haye. Vendredi, Kenyatta et deux autres suspects ont paru devant un banc de juges à la CPI.

Suspects

Kenyatta était dans le box ce vendredi avec le chef de la Fonction publique Francis Muthaura et l’ancien chef des services de police Hussein Ali. Tous sont suspectés d’avoir commis des meurtres, déportations, persécutions et viols pendant la période de violence post-électorale au Kenya qui a duré de fin 2007 jusqu’en 2008.

Des dizaines d’officiels attendaient à l’extérieur, manifestant contre les procédures se déroulant à La Haye. Ils ont laissé éclaté leur joie au moment où Kenyatta est sorti par la porte principale de la CPI.

Kenyatta et les deux autres suspects sont considérés comme les alliés du président kényan Mwai Kibaki. Trois partisans de son rival politique, le Premier ministre Raila Odinga, étaient convoqués dans le même tribunal jeudi.

Un film

L’ancien ministre de l’Education William Ruto, l’ancien ministre de l’Industrie Henry Kosgey et le présentateur de radio de Kass FM Joshua Arap Sang ont affirmé aux juges que "les allégations qui ont été faites ici, on dirait qu'elles sortent d'un film".

Luis Moreno Ocampo, procureur général de la CPI, les suspecte de crimes contre l’humanité commis lors des violences qui ont coûté la vie à plus de 1.200 personnes et ont poussé 500.000 personnes à quitter leur maison pour fuir.

Mandats d'arrêt

La juge Ekaterina Trendafilova, qui a présidé les deux affaires de jeudi et de vendredi, a prévenu les suspects que des mandats d’arrêt pouvaient être émis conte eux s’ils provoquaient des violences supplémentaires en proférant des discours virulents.

"La chambre a pris connaissance, en lisant des articles dans les journaux kényans que certains mouvements font exacerber la violence dans le pays en proférant des discours dangereux", a-t-elle déclaré.

La chambre a fixé le 15 septembre et le 21 septembre comme dates du début des audiences qui détermineront s’il existe suffisamment de preuves pour amener les suspects à un procès.

Source : rnw.nl