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dimanche, octobre 7 2012

De l'anglais au Gabon : Ali Bongo coupe court à la polémique

Concluant une visite de deux jours au Rwanda lors d'une conférence de presse avec son homologue Paul Kagame, le président gabonais Ali Bongo est revenu sur la polémique autour de sa volonté de faire de l’anglais une des langues officielles de son pays. Polémique « ridicule », selon le président gabonais.

De nombreuses interrogations avaient émergé lorsque, à une dizaine de jours du sommet de la Francophonie, la présidence gabonaise avait annoncé qu'Ali Bongo allait se rendre à Kigali ce week-end notamment pour voir s'il y avait matière à s'inspirer du Rwanda dans le domaine du bilinguisme. Pour rappel, Kigali, qui accuse la France d’avoir soutenu le régime génocidaire de 1994, a fait de l’anglais sa troisième langue officielle avant de devenir membre du Commonwealth en 2009.

Couper court à la polémique. C’est donc en substance ce qu’a souhaité faire le président gabonais samedi. Interrogé sur l’émoi provoqué dans la francophonie par sa visite au Rwanda, Ali Bongo n’a pas mâché ses mots : « Tout ceci est ridicule, je dis bien ridicule. Il y a des problèmes beaucoup plus graves aujourd’hui auxquels nous avons à faire face que de perdre notre temps à polémiquer sur une question comme celle-là, qui est tout simplement ridicule. En fin de compte, je qualifierais tout ceci de tempête dans un verre d’eau. »

Un avis partagé par le président Kagame : « Nous ne nous serions pas rencontrés pour discuter de ces petites choses. Le président n’aurait pas abandonné toutes les choses qu’il était en train de faire et venir ici pour simplement parler de langues. Je suis sûr que le président n’y pensait même pas. Je peux vous assurer que c’était quelque chose que nous n’avions pas dans notre agenda et dont nous n’avons même pas parlé. »

En effet, pendant ces 48 heures, les deux chefs d’Etat ont souhaité mettre en avant leur volonté affichée de coopération, notamment économique, sans cependant faire d’annonce précise.

Source: RFI

mercredi, septembre 26 2012

Rébellion du M23 : l’Union européenne suspend toute nouvelle aide budgétaire au Rwanda

L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en République démocratique du Congo (RDC), Jean-Michel Dumond, a annoncé mardi 25 septembre la suspension de toute nouvelle aide de son organisation au Rwanda pour son soutien aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et son ingérence aux affaires internes congolaises. « Il s’agit de faire comprendre très clairement à nos amis rwandais qu’ils doivent explicitement condamner le M23, qu’ils doivent travailler avec le groupe d’experts des Nations unies et qu’ils doivent faire en sorte que cessent toutes interférences et ingérences dans les affaires internes congolaises », a déclaré Jean-Michel Dumond. Un rapport des experts des Nations unies publié en juin dernier accusait le Rwanda de soutenir la rébellion du M23 qui a pris naissance depuis le mois de mai dernier au Nord-Kivu. Les autorités rwandaises nient toute implication dans cette rébellion. Jean-Michel Dumond a aussi appelé les présidents rwandais et congolais à discuter dans un esprit de coopération pour apporter des solutions définitives au problème de la rébellion dans l’Est de la RDC. Selon le site du courrier international, le réseau européen pour l’Afrique centrale (EURAC) a demandé au mois d’août à l’UE et à ses états membres de geler « toute aide budgétaire au Rwanda et à limiter leurs interventions à des appuis programmes ». Quelques États membres de l’UE avaient déjà annoncé le gel de leurs aides au Rwanda, notamment l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la Suède. Mais la Grande Bretagne avait précisé que son aide au Rwanda sera désormais orientée vers des populations pauvres de ce pays.

Source:afriqueredaction.com

dimanche, septembre 23 2012

Les services des maladies tropicales autrefois destinés aux métropolitains de retour des colonies soignent désormais les nouveaux colonisateurs

FRONT NATIONAL - L'ancien chef du FN a notamment évoqué la «menace sérieuse» que constituent selon lui les «200 millions de musulmans» «au sud de la Méditerranée»...

«Torrents migratoires», «marée», «immigration invasion», propos sur les races: Jean-Marie Le Pen a tenu un discours radical ce samedi sur le thème fétiche du FN, sous les yeux de sa fille Marine, à l'université d'été du Front national à La Baule.

Pour évoquer ce «sujet principal de l'avenir français», l'ancien leader du parti, 84 ans, a commencé par filer la métaphore maritime, prenant l'image d'une «marée» qui «monte» et lançant un avertissement: «Le temps nous est compté». Evoquant des «torrents migratoires», il a estimé qu'«au sud de la méditerranée, à nos portes, 200 millions de musulmans sont volens nolens (qu'on le veuille ou non, ndr) une menace sérieuse».

«L'immigration-invasion altère la substance même de l'identité de notre peuple»

Discourant assis, il a aussi parlé de «violences sauvages dont sont capables les émeutiers musulmans», référence aux troubles suscités par le film islamophobe Innocence of muslims. Des violences qui feraient selon lui peser «une menace sur nos libertés et notre sécurité et établissent une véritable censure comparable à celle de la loi Gayssot au bénéfice des minorités immigrées». La loi Gayssot réprime la contestation des crimes contre l'humanité.

«L'immigration-invasion (...) altère la substance même de l'identité de notre peuple, que de Gaulle définissait comme, je le cite: "avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne"», a ajouté Jean-Marie Le Pen, reprenant-là une phrase de Charles de Gaulle, citée par Alain Peyrefitte dans son ouvrage C'était de Gaulle (tome 1), et datée selon l'écrivain du 5 mars 1959.

Evoquant les migrants entrant en Europe du sud, Jean-Marie Le Pen a ensuite ajouté que «la plupart» d'entre eux «sont de race, de religion, de moeurs souvent très différents de ceux des Français de souche». Moquant les Roms, il a suscité rires et applaudissements nourris en leur attribuant cette phrase: «Nous, nous sommes comme les oiseaux, nous volons naturellement».

Supprimer le droit du sol

«La vraie question qui se pose aujourd'hui au peuple français est celle de sa liberté et même, à moyen terme, de son existence», a-t-il lancé, exhortant les Français à «s'opposer pour survivre». «Les services des maladies tropicales autrefois destinés aux métropolitains de retour des colonies soignent désormais les nouveaux colonisateurs», a-t-il ajouté.

Parmi ses propositions, supprimer le droit du sol, «une disposition qui fait qu'une chèvre née dans une écurie serait un cheval», a-t-il dit, comparant ainsi les nationalités à des races d'animaux. Il a aussi appelé à «scinder les caisses d'assurance sociale entre assurés de nationalité française et les autres».

A l'issue de ce discours, longuement applaudi par une standing ovation et clôturé par une Marseillaise, Marine Le Pen a indiqué qu'elle ne pourrait «jamais prononcer (un tel discours, ndlr) dans les mêmes termes, car», a-t-elle dit, «ce sont les siens et que j'ai les miens et qu'encore une fois nous n'avons pas le même âge».

Source: http://www.20minutes.fr/politique/1008523-jean-marie-pen-enchaine-provocations-immigration

mardi, septembre 11 2012

Rwanda: Le Génocide des Tutsis, Qui En Est Responsable?

Sans vouloir se faire passer pour un “révisionniste” ou “négationniste” du génocide rwandais, je viens de lire cet article de M. Patrick Mbeko et j’y ai trouvé des éléments et propos discutables et qui méritent d’être mis à l’épreuve pour plus d’éclaircissement sur ce qui s’est actuellement passé dans mon pays natal, le Rwanda. La plus forte des tentations qui m’ont poussées à reposter cet article est le fait que ces propos qui semblent être détaillés et informés viennent d’un congolais plutôt que d’un rwandais sur l’affaire “génocide des tutsis” rwandais:

A quelques jours de la divulgation du rapport de l’ONU sur le génocide au Congo, Patrick Mbeko ramene un de ses articles sur le génocide rwandais. “L’article m’a d’ailleurs valu des ménaces…” dit Patrick

“Rwanda : Le « Génocide des tutsi », Autopsie Ecrits de Patrick Mbeko (enfantsducongo@gmail.com), Montréal (Québec).

On nous a menti pendant très longtemps. La vérité sur le génocide Rwandais. Ce qu’on a jamais dit sur les vrais responsables.

Le 6 avril 1994, l’avion transportant les présidents Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi est abattu à l’aéroport de Kigali alors qu’il amorce son atterrissage. A la suite de cet attentat terroriste, un effroyable massacre et une catastrophe humanitaire plongent le Rwanda dans l’horreur et le chaos. En trois mois, quelques huit cents milles rwandais vont ainsi périr. C’est ce que l’on appellera le « génocide rwandais », que certains “esprits illuminés” qualifient de « génocide des tutsi », comme pour dire que les victimes des massacres au Rwanda furent seulement les tutsi, à qui on associe un petit groupe de hutu qu’on appelle « hutu modérés ».

L’histoire convenue véhiculée par les medias, certains « experts » et « historiens » est assez simple : des extrémistes hutu fomentaient au Rwanda un génocide des Tutsi depuis plusieurs années et sont passés aux actes entre avril et juillet 1994. Paul Kagame, chef du Front patriotique rwandais (FPR), a chassé ces extrémistes du pouvoir et mis fin au génocide. Cette histoire fait de Paul Kagame une sorte de héro ayant arraché son peuple à l’emprise d’une bande de génocidaires. C’est une histoire qui a justifié les nombreuses opérations d’extermination des Hutu télécommandées par Kagame au Rwanda et au Congo depuis 1994, sous prétexte de poursuivre les prétendus génocidaires. Aujourd’hui, c’est ce même prétexte qui permet à Kagame d’occuper une partie de la République Démocratique du Congo. Le bilan est lourd : plus de six millions de congolais décimés par l’Armée Patriotique Rwandaise.

Le débat sur le génocide rwandais ou génocide des tutsi, c’est selon, a soulevé des passions. Mais avant d’aller plus loin, posons la question suivante : Y-a-t-il eu génocide contre les tutsi au Rwanda? Si génocide il ya eu, qui en est (sont) le(s) responsable(s)?

Je répondrai à cette question en me basant sur les travaux du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR).

La principale pièce à conviction de «la planification du génocide» sur laquelle le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) se base est un supposé fax envoyé par le général Dallaire au siège des nations-unies à New-York, le 11 janvier 1994. Il semble que ce fax contenait des informations fournies par un informateur dénommé « Jean-Pierre », sur la préparation par les miliciens hutu, d’un plan « savamment élaboré » visant à exterminer jusqu’à 1000 tutsi en vingt minutes. Ce fax « parle » aussi des caches d’armes que ces miliciens auraient dissimulés dans toute la ville de Kigali, pour mener à bien leur « plan diabolique ». Que sait-on à ce propos?

Premièrement, il s’est avéré que le fameux fax n’a jamais existé. Le seul fax retrouvé dans les archives des Nations-Unies parlent de caches d’armes et d’un informateur (Jean-Pierre). « L’extermination des tutsi » n’y est pas mentionnée. Secundo, Jean-Pierre qui a travaillé avec les interahamwe était en fait un agent double, il travaillait en étroite collaboration avec le Front Patriotique Rwandais (FPR) de Paul Kagame. Tout son témoignage consistait en effet à diaboliser le gouvernement Habyarimana, l’accusant de préparer un génocide contre les tutsi. Un ancien de la Minuar m’a fourni un document dans lequel il est clairement mentionné que « Jean-Pierre » de son vrai nom Abubakar Turatsinze était en contact permanent avec l’officier de liaison du FPR Karenzi Karake et plus tard devant le TPIR, sa femme a confirmé que son mari a travaillé pour le FPR à Mulindi avant d’être tué par les hommes de Kagame.

Un an plus tard, un fax apparait dans un bureau aux Nations-Unies où on parle d’un plan de génocide contre les tutsi. Le problème, c’est que le fax est un faux. Il a été envoyé de la Grande-Bretagne alors que Dallaire prétend l’avoir envoyé de Kigali le 11 janvier 1994.Le document contient aussi d’autres notes écrites à la main après être reçu ce jour là. De plus, une note d’un employé de l’ONU précise que « la présente copie a été introduite aux archives le 28 novembre 1995». En fait, l’objectif était probablement d’insérer le pseudo fax dans les archives des Nations-Unies un an après les évènements tragiques du Rwanda afin de valider la thèse d’un ”génocide planifié”.

Et pour mesurer le degré de mensonge du général Dallaire qui prétend avoir envoyé un fax sur une « éventuelle planification de génocide des tutsi », il suffit d’observer ce qu’il dit dès son retour du Rwanda. En effet, participant à l’émission Le Point de Radio-Canada le 14 septembre 1994, soit une semaine après son retour du Rwanda, Roméo Dallaire a répondu à la question suivante posée par un Rwandais : «Est-ce que selon vous, il y a eu un génocide au Rwanda, c’est-à-dire l’exécution d’un plan pour éliminer l’ethnie tutsie du Rwanda?»

La réponse du général était on ne peut plus claire : «Moi je dirais qu’il y a eu génocide national, mais un génocide de philosophie politique, non pas purement ethnique. Beaucoup de Hutu comme beaucoup de tutsi ont été tués… Je pense que le débordement qu’on a vu a été au-delà de pouvoir être conçu. Mais qu’il y avait un processus de destruction politique modérée, oui. Que après ça, il y a eu un enchainement d’hystérie et de réactions de base, des gens et aussi qui ont été enflammés par des éléments extrémistes, oui aussi. Mais jamais, je pense, personne n’aurait pu planifier l’ampleur du débordement.»

La théorie du fax n’ayant donc pas résisté très longtemps à l’épreuve des faits et de la vérité, le TPIR s’est livré à la recherche d’éventuels « planificateurs du génocide des tutsi ». Le premier ministre du gouvernement intérimaire rwandais, Jean Kambanda sera la première personnalité rwandaise à servir de cobaye au TPIR. Dès son arrestation, il est immédiatement escorté vers un véhicule aux vitres fumées qui s’évanouit dans une direction opposée au quartier pénitentiaire. Pendant environ 9 mois, soit du 27 août au 1er mai 1998, l’ancien premier ministre sera détenu dans le plus grand secret. Il est détenu dans une maison à Dodoma, à cinq cents kilomètres environ au sud d’Arusha. Le TPIR ne l’autorise pas à voir l’avocat de son choix. Cette situation inquiète les organismes des droits de l’homme dont Amnesty international qui, dans son rapport d’avril 1998 note : « Les risques associés au maintien d’un détenu dans un lieu de détention non reconnu ont été aggravés dans cette affaire car Jean Kambanda n’avait pas d’avocat pour le conseiller pendant toute la durée de son interrogatoire».

Le cas « Jean Kambanda » est emblématique : le TPIR délègue un policier canadien pour le torturer psychologiquement dans le but de lui faire avouer avoir planifié le génocide contre les tutsi! On lui fait comprendre que sa famille serait en danger s’il ne coopérait pas avec le tribunal! On aurait pu croire avoir affaire à une juridiction digne d’une république bananière, mais non, c’est le TPIR. Grave encore, le policier chargé d’administrer une « bonne dose de torture » à monsieur Kambanda : Pierre Duclos est bien connu dans son pays le canada, il a été accusé de parjure, fabrication de preuve et d’entrave à la justice en rapport avec le procès avorté des frères Matticks, une famille mêlée au crime organisé. Eh oui, le TPIR embauche des individus au passé sulfureux. En fait, c’est la procureure canadienne Louise Arbour qui a embauché Pierre Duclos et c’est aussi elle qui a étouffé l’enquête incriminant Paul Kagame et son mouvement (le FPR) dans l’assassinat du président Juvénal Habyarimana, considéré par les nations-unies comme l’élément déclencheur du génocide. « Des oiseaux de mêmes plumages » aime dire un ami.

Le 22 mai 1998, Jean Kambanda plaide coupable de toutes les charges retenues dans l’acte d’accusation, dont le génocide et l’entente en vue de commettre le génocide. C’est la stupéfaction générale, les medias du monde se ruent sur la nouvelle. C’est l’heure de gloire du TPIR, personne ne résiste à s’accorder une part du succès. Le plaidoyer de culpabilité est la preuve qu’un génocide a été bel et bien planifié par le gouvernement hutu contre les tutsi. Toute fois, au lendemain de la condamnation à la détention à vie de Jean Kambanda, les quelques membres du bureau du procureur ayant directement travaillé sur ce dossier confiaient facilement leur malaise sur la façon dont il avait été traité. De ces conversations sous le manteau se dégageait un mélange d’embarras, de honte, de colère et de sarcasme. Car non seulement, il a été torturé par la « cellule terroriste » du TPIR, mais tant d’autres questions se posent quant à sa participation dans la planification du génocide. Nombreux sont ces « experts » et « historiens » ayant affirmé que le génocide fut planifié par le gouvernement Habyarimana. Alors comment se fait-il que Jean Kambanda qui n’a jamais travaillé avec ce dernier soit accusé d’avoir planifié le génocide quand on sait qu’il a pris le pouvoir au moment où ce génocide se commettait déjà ? Le génocide a-t-il été planifié avant ou après ? Voilà donc des questions qui embarrassent le TPIR.

Le cas Jean Kambanda ayant aussi montré ses limites, le TPIR ne désespère pas, il tient encore à prouver qu’il y a bel et bien eu planification de génocide contre les tutsi. Le tribunal détient deux gros poissons : le colonel Théoneste Bagosora présenté comme le « cerveau du génocide » et Protais Zigiranyirazo ou « monsieur Z », beau-frère du président Habyarimana présenté comme le parrain de l’« Akazu », une sorte de cellule secrète du gouvernement Hutu faisant assassiner les opposants et ayant coordonné le génocide des tutsi en 1994.

Au terme d’un procès fleuve rythmé par 409 jours d’audience, par les déclarations de 242 témoins à charge et à décharge remplissant 30 000 pages de compte rendus d’audience, par 1600 pièces à conviction, par 4 500 pages de conclusions et 300 décisions écrites (dans le cas de Bagosora), la cour a déclaré le 18 décembre 2008, le colonel Bagosora non coupable d’« entente en vue de commettre un génocide ». C’est un camouflet pour le procureur, Kigali et leurs amis qui voient la thèse officielle du génocide rwandais ou « tutsi », c’est selon, voler en éclat. Les éléments de preuves présentés par le procureur pour tenter de prouver la planification du génocide ont été rejetés par les juges les jugeant peu probants. Dans le cas de « monsieur Z », la chambre d’appel du TPIR, en date du 16 novembre 2009, a rejeté toutes les accusations retenues contre ce dernier demandant à ce qu’il soit immédiatement libéré. La thèse du complot fut donc écartée, un autre revers pour les théoriciens de la planification du génocide des tutsi.

Avant de continuer, je tiens à rappeler qu’il y a bel et bien eu massacre des populations au Rwanda. Ma démarche ne consiste aucunement à nier ces faits. Si le TPIR n’a pu jusqu’à ce jour prouver qu’il y a bien eu un “génocide planifié” contre les tutsi, n’empêche que des actes de génocide ont été bel et bien commis contre ces derniers, toute fois on ne peut parler d’un génocide proprement dit puisque celui-ci exige une planification minutieuse, ce que le TPIR n’a pu prouver. Des hutu aussi ont été exterminés au même titre que les tutsi. Raison pour laquelle je préfère parler de « génocide rwandais ».

Une question essentielle cependant demeure : Qui est responsable du génocide rwandais?

J’aborderai cette question en tentant de répondre à deux sous-questions qui me semblent importantes : Qui est le responsable de l’attentat contre l’avion du président Habyarimana considéré comme l’élément déclencheur du génocide? Et quelle est l’identité des tueurs, ceux qui se sont livrés aux massacres des populations (donc les “génocidaires”)?

L’auteur de l’attentat

Ce que la résolution de l’énigme de l’attentat peut changer, c’est une compréhension historique de l’enchainement qui mène au génocide et, le cas échéant, l’établissement de nouvelles responsabilités politiques dans le contexte de grande violence et d’extrême tension du Rwanda au début de l’année 1994, l’auteur de l’attentat ne pouvait pas ignorer que des milliers de rwandais tutsi le payeront de leur vie. Quelqu’en soit l’auteur, son cynisme criminel est avéré. Bien que les actions du FPR avaient renforcé un sentiment anti-tutsi au Rwanda avant la date fatidique du 6 avril 1994, il n’est pas du tout certains que les forces exterminatrices auraient pu être lâchées sans la mort d’Habyarimana, d‟ où toute l’importance que revêt cet attentat dans la compréhension des évènements tragiques qui se sont déroulés au Rwanda. Toute l‟histoire tragique du Rwanda repose donc sur cet évènement.

Jusqu’à ce jour, l’auteur (ou les auteurs) de l’attentat n’est (sont) pas “officiellement” connu(s). Le 1er mars 2000, le journal canadien « National Post » révélait l’existence, dans les cartons des Nations unies, d’un rapport d’enquête confidentiel mettant en cause l’actuel président du Rwanda dans l’attentat contre le Falcon 50 du président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994. La même année, un ancien officier de renseignement au Bureau G2 de l’Armée Patriotique Rwandaise, Jean-Pierre Mugabe confirmait la responsabilité de Paul Kagame dans cet attentat. Plus tard, c’est le juge français Jean-Louis Bruguière qui mettait en cause l’actuel président rwandais dans ce qui constitue l’élément déclencheur du génocide au Rwanda en avril 1994.

En 2002, le journaliste d’investigation d’origine camerounaise Charles Onana affirmait dans son livre (Les secrets du génocide rwandais : Enquête sur le mystère d’un président, Paris Duboiris 2002) que l’actuel président rwandais était le responsable de l’attentat contre le Falcon 50 du président Habyarimana. Le gouvernement Rwandais et son président avaient alors porté plainte pour diffamation contre Onana auprès du tribunal de première instance de Paris. Après avoir pris connaissance des éléments de preuve déposés par les avocats du journaliste camerounais, le gouvernement rwandais se désista. Pour Cynthia Mc Kinney, l’ancienne sénatrice américaine de Géorgie, envoyée spéciale de Bill Clinton en Afrique centrale, ce revirement des autorités rwandaises n’était rien d’autre qu’un aveu de culpabilité : « En 2001, j’ai organisé en tant que membre du comité des relations internationales au sénat américain, une table ronde sur cet attentat. J’avais pour cela invité des analystes de la CIA, des enquêteurs du TPIR, un ancien collaborateur de Paul Kagame et différents spécialistes du terrorisme internationales. Il est apparu au cours de cette rencontre que Paul Kagame et des membres de son armée, l’Armée Patriotique Rwandaise (APR), étaient impliqués dans cet attentat. Lorsque Paul Kagame a renoncé au procès qu’il avait intenté contre Charles Onana, j’ai interprété cela comme un aveu de culpabilité ». Il ne fait donc l’ombre d’aucun doute que le commanditaire de cet acte ignoble et diabolique soit Paul Kagame.

Les tueurs ou « génocidaires »

L’attentat contre l’avion du président Habyarimana fut le coup d’envoi du bain de sang qui allait se dérouler au cours des mois suivants sur tout le territoire rwandais. Personne n’est épargné. Hommes, femmes, vieillards, nourrissons et bébés succombent aux coups de machettes, gourdins, et houes.

Qui sont les assassins? Dans l’opinion publique internationale, ces criminels ont un nom : les interahamwe. Mais qui sont-ils?

A l’origine, « interahamwe » qui signifie « ceux qui sont mis ensemble », était un groupe de jeunes mis sur pieds par les stratèges du MRND, le parti hutu au pouvoir. Ce genre de groupes, chaque parti politique au Rwanda en possédait un. La situation socio-politique explosive crée par le FPR avant l’assassinat d’Habyarimana va radicaliser les interahamwe. A l’annonce de l’assassinat de leur chef (Habyarimana), c’est l’explosion de la haine, ces jeunes (interahamwe) vont se livrer à des massacres sans précédent contre les tutsi et les hutu qui les soutiennent. Ce que l’opinion internationale par contre ne voit dans tous ces massacres commis par les interahamwe, c’est la main cachée du FPR!

Eh oui! En effet, peu de personnes savent que le FPR avait infiltré les milices hutu, particulièrement les interahamwe dans le but de lancer des provocations permettant d’exacerber les tensions et de provoquer la radicalisation des hutu. L’ancien officier de l’APR, Abdul Ruzibiza explique comment l’APR « a constitué de petits groupes d’escadrons très spécialisés dans l’infiltration, dont la plupart avaient des physionomies trompeuses quant à leur ethnie parce qu’ils ressemblaient aux hutu . Parmi les manifestants, il y avait des militaires du FPR infiltrés, comme le lieutenant Kiyago, le lieutenant Jean-Pierre Gatashya, le capitaine Hubert Kamugisha, le sergent Mugisha, alias interahamwe, et d’autres. Le but était de chauffer les têtes, de semer le chaos et la désolation dans tout le pays ».

Plus encore, la milice interahamwe fut fondée par Anastase Gasana, un tutsi. Membre du MRND, il adhéra ensuite au MDR et devint conseiller du premier ministre Nsengiyaremye, avant d’être nommé ministre des affaires étrangères du gouvernement Uwilingiyimana. Il rallia ensuite le FPR et devint ministre dans le premier gouvernement constitué au mois de juillet 1994, après la victoire militaire du général Kagame. Ainsi donc, le fondateur des sinistres interahamwe, ces “tueurs de tutsi”, fit une brillante carrière ministérielle sous le régime tutsi victorieux. Plusieurs autres dirigeants de cette milice étaient des tutsi, il s’agit du premier et du deuxième vice-président et du trésorier. Il est donc pour le moins insolite de constater que des tutsi ont pu avoir de tels rôles essentiels dans la création, l’organisation et le fonctionnement d’une milice présentée comme ayant préparé et commis le génocide des tutsi.

Un ancien interahamwe tutsi ayant requis l’anonymat m’a raconté que la plupart des hutu ayant évolué au sein des interahamwe avait été recruté par l’ancien président du FPR, Alexis Kanyarengwe (hutu de Ruhengeri), ils ont été formés dans les camps d’entrainement en Ouganda avant d’être injectés dans les « interahamwe ». Ce qui fait dire à l’ancien premier ministre rwandais, Jean Kambanda : « quand on voyait les interahamwe entrain de massacrer, on disait : “ce sont des hutu.” Or, parmi ces hutu, il y avait ceux qui appartenaient effectivement au MRND, et une bonne partie qui appartenaient au FPR».

Il ya une chose qui frappe dans le déroulement des massacres durant le génocide : Les interahamwe, supposés “ennemis” du FPR, exterminaient les rwandais (surtout les tutsi) non loin des zones contrôlées par les hommes de Kagame! A ce propos Luc Marshal qui commandait les militaires belges de la mission des nations-unies au Rwanda (Minuar) affirme qu’à « aucun moment le FPR n’a tenté, malgré les effectifs dont il disposait sur place, de sécuriser des zones pour permettre aux tutsi de s’y refugier ». Ruzibiza se demande alors : « comment expliquer que le petit pont près de la gare de Nyabugogo, en direction de Gatsyata, les Interahamwe aient installé une barrière qui a permis de décimer des gens en dépit de l’installation du bataillon Bravo par Kagame sur le mont Jari? Comment comprendre que des gens aient été tués à Gisozi, Kagugu, et Kinyinya qui se trouvaient à moins de deux kilomètres des Inkotanyi (combattants tutsi) ? Quelle distance y a-t-il entre le CND (parlement rwandais où se trouvaient les combattants du FPR) et Kacyiru, Cymicanga et même entre le CND et l’église de la Sainte Famille pour que les gens périssent sans que rien ne soit fait pour les secourir ? »

Sommes-nous en face d’un cas de non-assistance des personnes en danger? NON. L’extermination des tutsi faisait partie de la stratégie du FPR dans sa quête de s’emparer du pouvoir au Rwanda. Ruzibiza donne bien d’autres détails qui éclairent d’un jour totalement nouveau l’histoire du génocide Rwandais : « Du côté du FPR, les représailles contre les tutsi servaient bien sa cause. C’était le prix à payer. Plusieurs exemples sont là pour prouver comment le FPR multipliait les attaques afin d’inciter la population à s’en prendre aux tutsi. Il pouvait ainsi alerter l’opinion internationale, qui ne constatait en général que des exactions commises par le pouvoir en place». Mais le jeune officier tutsi ne s’arrête pas là, il va jusqu’à affirmer que « Kagame nous a empêché de sauver nos familles alors que nous en avions les moyens et la volonté».

Nous avons donc parmi les interahamwe, un groupe d’individus qui massacre des tutsi pour le compte du pouvoir hutu sans réaliser qu’ils étaient manipulés à leur insu par Kagame qui tirait grandement profit de cette situation, et d’autre part un autre groupe d’individus qui massacre les tutsi et les hutu pour le compte du FPR. Dans les deux cas, c’est Kagame le gagnant. Après avoir exposé tous ces éléments, nous arrivons à la conclusion selon laquelle le génocide rwandais est de la responsabilité de Paul Kagame et des membres de son mouvement politico-militaire l’APR/FPR. Ces extrémistes tutsi sont donc incontestablement au cœur du drame rwandais et congolais et ne peuvent, sous prétexte qu’ils sont tutsi, prétendre jouer les victimes ou devenir leur porte-parole.

Cet article n’est qu’un extrait du livre de Patrick Mbeko à venir sur la déstabilisation des Grands Lacs. A SUIVRE

Par Patrick Mbeko (enfantsducongo@gmail.com). Montréal (Québec)

Article apparus dans KongoTimes!

Related Tags: Genocide, Kagame, Rwanda, UN Repo

lundi, août 27 2012

RDC : Le président français participera au sommet de la Francophonie à Kinshasa

François Hollande se rendra au sommet de la Francophonie qui se tiendra en octobre prochain, à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). C’est le président français lui-même qui l’a annoncé, ce lundi 27 août, lors de la XXe « Conférence des ambassadeurs » qui s’est tenue à Paris. Il a notamment souligné sa volonté de « tout dire partout ». Des associations congolaises et françaises lui avaient demandé de « ne pas se rendre » à ce sommet pour ne pas cautionner le régime de Joseph Kabila.

Le président français François Hollande a annoncé qu’il participerait au sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui doit se tenir du 12 au 14 octobre et souligné qu’il y rencontrera l’opposition politique, les militants associatifs et la société civile. « C’est le sens de la nouvelle politique africaine de la France : tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait » a-t-il affirmé.

François Hollande Président de la République française.

Je me rendrai, dans quelques semaines, au sommet de la Francophonie, à Kinshasa.

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27/08/2012

Récemment, les critiques et les appels au boycott se sont multipliés. Pour plusieurs associations, la tenue de ce sommet, à Kinshasa, cautionne le régime au pouvoir. Ce dernier, en effet, fait l’objet de nombreuses critiques sur la manière dont se sont déroulées, en 2011, les élections présidentielles et législatives et sur la situation des droits de l’homme dans le pays.

Eviter la politique de la chaise vide

La venue du président français en République Démocratique du Congo n’était pas assurée jusqu’à sa déclaration de ce lundi 27 août.

En juillet dernier, François Hollande, lors de son entretien à l’Elysée avec le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, avait demandé des gages de bonne volonté au président congolais, Joseph Kabila, ainsi que des actes qui iraient dans le sens d’une plus grande démocratie.

Fin juillet, c’est la ministre française de la Francophonie, Yamina Benguigui, qui s’était elle-même rendue à Kinshasa, pour parler de cette réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’OIF. A son retour, la position diplomatique avait évolué. « Il faut donner sa chance à la RDC » avait alors indiqué un diplomate du ministère français des Affaires étrangères. De son côté, un proche du dossier reconnaissait, à demi-mot, que la politique de la chaise vide ne serait pas la meilleure des solutions. « Organiser un sommet ne veut pas dire donner carte blanche aux autorités », précisait-on dans les couloirs de l’OIF.

Samedi dernier, Yamina Benguigui, avait clairement déclaré qu’il était « important que le sommet se tienne et que tout le monde puisse y participer ». Une opinion partagée par le député des Français de l’étranger pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest qui a publié, ce lundi 27 août, une tribune pour donner les raisons de l’importance d’un déplacement de la délégation française au Sommet de la Francophonie.

Joint par RFI, Pouria Amirshahi estime que la présence du président français, à Kinshasa, est indispensable.

Pouria Amirshahi Député des Français de l’étranger pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest.

Les relations internationales ne peuvent plus reposer simplement sur les seules relations d’Etat à Etat.

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27/08/2012 par Céline Pellarin

François Hollande a tranché et son premier voyage officiel en Afrique, depuis son élection, sera donc en RDC. Il ira, certes, à Kinshasa pour y rencontrer l’opposition politique et la société civile mais aussi pour y prononcer ce qui devrait être son premier grand discours de politique africaine où il réaffirmera l’attachement de la France aux idéaux de démocratie et de bonne gouvernance.

« Un motif de fierté pour tous les congolais »

L’annonce de la venue, à Kinshasa, de François Hollande et la tenue de ce sommet de la Francophonie sont considérées comme très importantes « pour la communauté francophone mais aussi pour le peuple congolais » a déclaré l'un des porte-parole du gouvernement congolais.

Joint par RFI, Kin Key Mulumba, porte-parole du gouvernement congolais et ministre des Postes et Télécommunications, s’est félicité de la décision prise par le président de la République française.

Kin Key Mulumba Porte-parole du gouvernement congolais et ministre des Postes et Télécommunications.

C’est un motif de fierté.

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27/08/2012 par Bruno Minas

samedi, août 25 2012

Nord-Kivu : “Nos enfants sont en train de mourir”

Au camp de Kanyaruchinya, à 8 km de Goma, la capitale du Nord Kivu, des milliers de déplacés fuyant les conflits entre l’armée et le M23 vivent sans aucun secours. Pour ne pas mourir de faim, les femmes retournent chez elles récolter leurs champs et se font lourdement taxer par les soldats du M23. Ils ont les traits tirés et la souffrance se lit sur leurs visages. “Depuis que nous sommes là, nous n’avons eu aucune assistance. Rien à manger, pas de latrines ou de soins médicaux”, témoigne Mandevu Amani, un pasteur ayant fui Kibumba.

À 8 km seulement au nord de Goma, des milliers de familles arrivées petit à petit depuis le 8 juillet vivent dans le camp de Kanyaruchinya. Tous, ils ont marché 30 et 50 km pour fuir les combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) en territoire de Rutshuru et au nord du territoire de Nyiragongo. Ils sont là abandonnés à eux-mêmes. Musekura Théo, président des déplacés dans ce camp, précise : “13 835 ménages ont été enregistrés à ce jour (mi-août, NDLR) par la Protection civile du Nord-Kivu. Les difficultés sont nombreuses et nous ne savons pas comment nous en tirer. Cinq personnes sont déjà mortes, parmi elles deux enfants à cause de la diarrhée, un autre à cause de la faim et deux adultes des suites de leurs blessures reçues pendant leur fuite.”

La Protection civile, outre ce décompte, n’a fait que construire quelques hangars en guise d’abris. Musekura Theo attend donc, sans résultat jusqu’alors, une assistance humanitaire : “Nous demandons au gouvernement de tout faire pour mettre fin à la guerre car nous ne voulons pas rester ici. Nous avons besoin de rentrer dans nos villages pour nous occuper des champs.”

Se ravitailler au village

Néanmoins, alors qu’ils ont fui, leur seule chance de survivre est de… se ravitailler chez eux. “Nous avons quitté notre localité de Kibumba en territoire de Nyiragongo suite aux attaques du M23 contre les FARDC. Il y a trois semaines que nous sommes ici sans assistance, raconte ainsi Paul Nzabanita. Alors nous devons envoyer nos épouses dans nos villages pour aller chercher des vivres dans nos champs. Car nous mourons de faim, ici. Mais le M23 exige un droit de passage, et on doit leur remettre une partie de la récolte.”

Les femmes font ainsi des dizaines de kilomètres à pied et au moins trois jours de marche pour aller collecter des vivres et les ramener. Si l’on envoie les femmes, c’est parce que les mutins, dit-on, ne les importunent pas trop ; les hommes, eux, ont peur d’être suspectés de connivence avec les FARDC ou d’être des espions “Il n’est pas possible pour nous de rentrer au bercail.

Les hommes qui sont restés ont du mal à rejoindre leurs champs contrôlés par les rebelles.

Ceux-ci recrutent les jeunes et les hommes par la force et leur font faire des corvées”,, explique Laurent Bandoraho, venu du groupement de Rugari. Mais ce n’est pas si simple non plus pour les femmes… “Comme je suis seule avec mes deux enfants, voyant qu’ils risquent de mourir, je suis rentrée chez moi pour ramener de quoi manger. Le retour n’a pas été facile. M23 comme FARDC, tous m’ont insultée…

J’ai dû donner une partie de mes vivres afin qu’on me laisse passer”, raconte Ingabire Murekumbanze. D’ailleurs, le peu que ramènent les femmes ne dure guère, et elles doivent rapidement repartir en quête de nourriture hors du camp. “Nos enfants sont en train de mourir, se scandalise Désiré Ahorinyuze, venu aussi du groupement de Kibumba. Les autorités doivent tout faire pour que nous puissions rentrer chez nous.”

Source : http://democratiechretienne.org

jeudi, août 23 2012

Le Dictateur de Kigali Isolé et Angoissé

Et voici le dictateur qui voyageait chaque semaine à travers le monde cloué dans son enclos faute de capitale ou institution à visiter, mais plutôt par indignation et rejet. Le voici involontairement assigné à domicile avec unique tache d'enterrer ses soldats péris par ses ambitions au Congo, et désormais inhumés nuitamment en secret comme leur patriotisme et totale soumission au chef sont ainsi négligées. Les voyages en air restent une histoire classée sans suite.

Hier Président voyageur à bord du supersonique à présent au repos, afflué de louanges d’arrêter le génocide qu'il a lui-même provoqué, dirigé et étendu dans les capitales du monde à la chasse des compatriotes insoumis, aujourd'hui être solitaire évité, et demain peut-être prisonnier criminel des atrocités de guerre et crimes contre l’humanité. Paul Kagame, qui se voit ainsi non invité à aucun sommet ni au monde ni en Afrique voire à Kampala, sera probablement non participant à l'enterrement de ses anciens «homologues» chefs d'Etat à Accra et a Addis-Abeba. L'homme qui prêchait n'importe quoi au monde est alors interne au pays, astreint à recevoir les seules visites officielles de ceux qui viennent lui engueuler de se retirer du Congo.

Les discours de graduation de l'homme de brousse aux universités étrangères sont aujourd'hui effacés au chiffon des temps a l'instar d'un astre éclipsé. Les médailles obtenues des petites universités dites chrétiennes dupes et courtisanes sont désormais vite oubliées, rangées a rouiller dans ses tiroirs.Ni les grands du monde qu'il promettait les ressources du paradis du pays des Mille collines, ni les médias qu'il payait pour sa publicité, ni les compagnies qu'il roulait d'enrichissement au café, aux gorilles, à l'or et diamants congolais et à l'utopique technologie ne peuvent plus lui venir en aide. Son équipe gouvernementale à majorité féminine, préalablement choisie pour le silence pour sa gloire lui affiche ce même silence à sa défense pendant ses heures de déclin. Comme Kadhafi mourant seul et malheureux, abandonne a lui-même sans aucun espoir de survie, l'homme de Kigali n'a qu'à attendre un sort sombre très prochainement.

Marcel Kajisho

"rira bien qui rira le dernier" comme dirait l'autre.

mercredi, août 22 2012

Le Premier ministre congolais veut des sanctions contre le Rwanda

La République démocratique du Congo (RDC) souhaite que la communauté internationale, Belgique comprise, prenne des sanctions à l'encontre du Rwanda pour son soutien - établi par un rapport d'experts de l'ONU, mais récusé par Kigali - à une nouvelle mutinerie dans l'est de l'ex-Zaïre, a affirmé lundi le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo Mapon.

"Le gouvernement de la RDC souhaite que la communauté internationale fasse un pas supplémentaire", allant au-delà des mesures - plutôt symboliques - de suspensions d'aide prises par certains pays occidentaux à l'encontre du Rwanda, a-t-il affirmé à l'issue d'un entretien avec le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, en visite à Kinshasa.

"Nous attendons de la Belgique des actions concrètes qui soient de nature à forcer ceux qui appuient la rébellion ou ceux qui s'impliquent dans la déstabilisation de notre pays à cesser de poser de tels actes", a ajouté M. Matata.

Il a fait allusion à un récent rapport du groupe d'experts de l'ONU, qui affirment avoir des preuves que trois des plus hauts gradés rwandais soutiennent la mutinerie congolaise du Mouvement du M23, qui a pris les armes en avril dernier.

Ce rapport "démontre à souhait l'implication du gouvernement rwandais dans la déstabilisation de la partie est de notre pays. Il faut donc des actions concrètes, au delà de la suspension de l'aide, soient prises", a poursuivi le chef du gouvernement, un économiste désigné par le président Jospeh Kabila après les élections présidentielle et législatives contestées du 28 novembre dernier.

Belga

mercredi, août 15 2012

France: la réplique du Rwanda contre le rapport d’experts de l’Onu n’était pas convaincante

Pour le gouvernement, la guerre dans l’Est du pays ne peut nullement se dénouer par la voie des négociations. A Kinshasa, la crise de l’Est de la RD Congo ne peut faire l’objet d’aucune concertation ou d’une quelconque négociation politique pour un éventuel partage de pouvoir. «Ceux qui se lancent dans toutes sortes de déclarations oiseuses pour exiger avec force circonlocutions un partage de postes en échange de la paix ont voulu manifestement se livrer à une pêche en eaux troubles», a averti le gouvernement, par l’entremise de son porte-parole, Lambert Mende. Aussi s’est-il engagé à rendre l’armée congolaise «encore plus performante et efficace» pour sécuriser le territoire national et ses frontières, en lançant un recrutement en masse.




       Après avoir clairement identifié le parrain de la rébellion menée par les troupes du M23, à l’occurrence le Rwanda, Kinshasa n’est pas prêt à se laisser entraîner dans une nouvelle aventure politique dont l’issue ne saurait être que le partage du pouvoir. Dans la capitale congolaise, l’on exclut l’option d’une éventuelle négociation ou d’une quelconque concertation politique en vue de sortir du bourbier de l’Est du pays.

Pour le gouvernement, les concertations de Kampala menées dans le cadre de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) ne peuvent servir de prétexte à d’éventuelles négociations politiques avec le M23 ou les acteurs politiques nationaux. C’est dans un cadre sous-régional, notamment sous l’égide de la CIRGL, que la crise de l’Est de la RDC devait, de l’avis de Kinshasa, trouver son dénouement.

N’en déplaise, pense-t-il, à ceux qui espèrent s’accrocher à cette crise pour garantir leur avenir politique.

Les précisions de Kabila

En s’entourant samedi 4 août «du plus grand nombre possible d’avis des forces vives de la nation comprenant la classe politique et la Société civile sur une agression qualifiée contre l’Etat congolais», le président Joseph Kabila a, en sa qualité de «principal animateur», voulu «partager l’information sur la résistance à l’agression», a expliqué mardi 14 août à Kinshasa le ministre Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, au cours d’un point de presse dans son cabinet de travail.

L’initiative présidentielle reposant sur le fait que l’agression de la RDC «impose à la majorité au pouvoir un comportement conséquent par rapport à la mobilisation générale de la nation décrétée à cet effet», il s’est dégagé de cette rencontre la «nécessité de relayer l’information à une frange plus large de représentants des forces vives».

«C’est le lieu de dire clairement pour que nul ne puisse en douter que le chef de l’Etat et son gouvernement n’ont pas voulu lancer de nouvelles négociations politiques en vue de quelque arrangement que ce soit pour un partage du pouvoir au sein de la classe politique, à l’insu et en marge de la volonté exprimée il y a quelques mois par les électeurs congolais», a affirmé le ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté.

Par conséquent, «tous ceux qui se lancent dans toutes sortes de déclarations oiseuses pour exiger avec force circonlocutions un partage de postes en échange de la paix ont voulu manifestement se livrer à une pêche en eaux troubles», a-t-il précisé.

A ce propos, le porte-parole du gouvernement a réagi aux récentes déclarations d’un «cacique sur le retour de l’ère post-mobutiste (qui) s’est ainsi répandu aux quatre vents il y a peu pour dénoncer une prétendue trahison des autorités de la RD Congo du fait de l’agression rwandaise de notre pays».

Selon le ministre Lambert Mende, «pareilles assertions reviennent à escamoter les vraies motivations de la guerre d’agression qui reposent sur l’hégémonisme et la culture prédatrice d’une phalange militaro-affairiste au Rwanda ainsi exonérée de la responsabilité des crimes contre nos populations».




Pressions sur le Rwanda

Avec la rébellion du M23, il n’est également «pas question de négociations», le gouvernement congolais estimant qu’il s’agit d’une «création» du Rwanda.

      «Il est souhaitable que nos voisins rwandais fassent l’effort de sortir d’une gestion exclusivement incantatoire de ce dossier. Ce que nous demandons à Kigali, c’est simplement de s’abstenir d’initier et d’alimenter l’insécurité au Kivu par le M23 qui est sa création et de cesser de s’immiscer dans les affaires intérieures congolaises avec de fausses allégations de pogroms anti-rwandophones ou de collusion entre le gouvernement et les forces négatives FDLR», a dit le ministre Mende.

Il a fait remarquer que «la trajectoire criminelle des terroristes des FDLR témoigne en elle-même contre les accusations du gouvernement rwandais» Il a insisté sur le fait que «des membres de cette milice criminelle arrêtés au Kivu par les FARDC et rapatriés au Rwanda avec le concours de la Monusco et du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies ont été remobilisés et recyclés par Kigali qui les a renvoyés en RDC prêter main forte à la pseudo-mutinerie du M23 comme l’indiquent leurs témoignages recueillis par l’équipe d’experts» onusiens.

Aussi, le gouvernement congolais se félicite-t-il des pressions, sous forme de suspension des aides, exercées sur le Rwanda et de tous les gestes de solidarité de la part de la communauté internationale en faveur des populations sinistrées.

Et autant il lui est «agréable» d’entendre la présidence française du Conseil de sécurité faire remarquer que «la réplique du Rwanda contre le rapport d’experts de l’Onu n’était pas convaincante», autant le gouvernement congolais «apprécie particulièrement» le soutien des Etats-Unis et l’exhortation de leur secrétaire d’Etat Hillary Clinton à tous les Etats des Grands Lacs, «y compris le Rwanda, à travailler ensemble pour tarir le soutien aux rebelles du M23, pour les désarmer et pour traduire leurs leaders devant la justice».

Dans ce volet diplomatique, le ministre Mende a affirmé que, «contrairement à ce que certains chroniqueurs en disent, le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de Kampala a été un succès», dans la mesure où «c’est le point de vue de la RDC qui a été pris en compte par les 11 délégations présentes» s’agissant de la force internationale neutre.




Les FARDC recrutent

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), qui se trouvent dans une phase de jouvence, lancent le recrutement de nouvelles unités.

«Appel est fait aux jeunes hommes et jeunes filles du Congo de s’enrôler sous le drapeau afin de soutenir l’effort de rajeunissement de notre armée afin de la rendre encore plus performante et efficace, car sans armée, il n’y a pas de pays », a annoncé le porte-parole du gouvernement.

«On sait que tout avait été fait au cours des 15 dernières années pour torpiller toute possibilité pour la RDC de disposer d’une armée digne de ce nom. Le gouvernement est aujourd’hui en mesure de tourner cette page noire de notre histoire. C’est à cette fin que les FARDC recrutent», a-t-il expliqué.

Dans cette phase de renforcement des capacités des FARDC, le gouvernement en appelle à «plus de solidarité pour notre armée qui a trop longtemps été étouffée par des embargos de toute nature pendant une décennie entière alors que l’agresseur (Rwanda) que nous avons en face de nous pouvait sans problème continue à s’alimenter à des conditions plus qu’avantageuses en armes et munitions aux quatre coins du monde».

mardi, août 14 2012

Rébellion du M23: Mwenze Kongolo accuse le Gouvernement de trahison

L’ancien ministre de la Justice sous Laurent Désiré Kabila, Mwenze Kongolo a dénoncé, lors d’un point de presse ce lundi 13 août à Kinshasa, «la énième agression de la RDC par le Rwanda et l’Ouganda, sous couvert de la rébellion du M23». Il a estimé que, dans la gestion de cette situation, le gouvernement congolais a affiché plusieurs comportements qui frisent la trahison. «Des gens avaient signalé bien avant que les Rwandais étaient entrés chez nous. Le Gouvernement avait refusé cela. Il parlait de mutins et pendant longtemps, alors que nous tous nous disions que c’était Kagame qui agissait là», a fait remarquer Mwenze Kongolo. Pour lui, il s’agit d’un comportement qui frise la trahison. «J’avais déposé une fois une plainte contre la Rwanda à La Haye. Après mon départ du ministère de la Justice, on a envoyé feu Kisimba (Honorius) retirer cette plainte», a-t-il rappelé. «Vous rappelez l’affaire de Mutebutsi et les autres. Ils sont partis, et le Gouvernement n’a rien dit» a-t-il poursuivi. Jules Mutebutsi, colonel dissident des FARDC, avait occupé la ville de Bukavu (Sud-Kivu) pendant dix jours, fin mai – début juin 2004. En août 2005, les autorités rwandaises avaient annoncé avoir reçu sa demande d’asile pour lui et pour ses trois cent cinquante hommes de troupe. Pour illustrer cette «trahison de tout un peuple», Mwenze Kongolo a aussi évoqué le cas de Laurent Nkunda, ex-leader du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Il est officiellement recherché par les autorités congolaises pour formation d’un mouvement insurrectionnel, mais assigné à résidence au Rwanda, depuis le 22 janvier 2009. «Le Gouvernement nous a promis qu’on l’amènerait ici à Kinshasa. On n’a rien fait !», a déploré l’ex-ministre de la Justice, parlant au nom de «patriotes kabilistes de M’Zee». Outre l’aspect diplomatique, selon la même source, il faut «que le Gouvernement prenne en charge en bonne et due forme les militaires au front. Que ceux qui se battent arrivent à sentir que le Gouvernement est derrière eux !». Le porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende, a promis de réagir à toutes ces accusations de Mwenze Kongolo, ce mardi 14 août, au cours d’un point de presse.

samedi, juillet 21 2012

RDC : Risque de nettoyage ethnique à Walikale ?

En marge des combats qui opposent les rebelles du M23 et l'armée régulière à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), des groupes d'auto-défense congolais se livrent à une "chasse aux rwandophones" à Walikale. Cette situation inquiétante, pourrait servir de prétexte à une intervention de l'armée rwandaise en territoire congolais.

La situation sécuritaire se complexifie au Nord-Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Un premier front est apparu il y a trois mois, entre la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, et l'armée congolaise (FARDC) à Bunagana et sur l'axe entre les villes de Rutshuru et Goma. Les rebelles contrôlent plusieurs localités et menacent désormais Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Au coeur du conflit : la place et la sécurité de la communauté rwandophone dans les Kivus. Le M23 se veut le porte-étendard de la communauté tutsie de la région, en proie aux attaques des FDLR, un groupe armé composé de hutus rwandais.

Depuis quelques jours, un nouveau front occupe l'armée congolaise, 150 km plus à l'Ouest, dans la ville de Walikale. Mardi 17 juillet, un groupe d'auto-défense Maï-Maï, baptisé Raia Mutomboki a pris le contrôle de la ville. Venus du Sud-Kivu, ce mouvement fait actuellement route vers le Nord, pour se battre contre le M23 dans son fief de Bunagana. Dans cette "logique", les Raia Mutomboki se sont livrés à une véritable "chasse aux rwandaphones", tutsis et hutus confondus, dans les rues de Walikale. La BBC et Radio Okapi, qui ont pu joindre des témoins sur place, racontent des scènes de paniques et confirment les exactions des miliciens Maï-Maï. La BBC, explique que l'ONG Médecins Sans Frontières n'est plus capable de venir en aide à la population et envisage de quitter Walikale si la situation se dégradait. Selon Radio Okapi, 48 "hutus rwandais", victimes de Raia Mutomboki, ont été évacués par les casques bleus de la Monusco, vers la ville de Goma dès mercredi. Les témoins décrivent "avoir vu de leurs yeux les miliciens égorger des gens".

L'entrée de ce groupe Maï-Maï dans le conflit inquiète les observateurs internationaux. "La chasse aux rwandophones" dans la région risque de donner le signal de départ à un "nettoyage ethnique" en règle de tout se qui ressemble de près ou de loin à un "rwandais", sachant que depuis des dizaines d'années, les Kivus ont toujours été une zone d'échanges intenses entre le Rwanda et le Congo. Certains spécialistes de la région craignent que ces massacres donnent également "une vraie excuse au Rwandais pour entrer en RDC" et venir défendre les rwandaphones des Kivus.

Christophe RIGAUD

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jeudi, juillet 12 2012

Aubin Minaku dénonce les réseaux mafieux qui transitent par le Rwanda

A l’occasion de la réunion de l’Assemblée des parlementaires francophones, Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale congolaise, est formel : « aucune délégation n’a émis la moindre objection quant à la tenue du sommet de la francophonie à Kinshasa. Quant à la participation belge, nous avons constaté son implication, notamment par rapport à la situation à l’Est, et même si nous savons que les élections communales se tiendront le 14 octobre, nous avons la garantie du fait qu’une solution acceptable sera trouvée. »

M. Minaku reconnaît qu’en France comme en Belgique, des questions ont été posées par rapport au processus électoral et du respect des droits de l’homme et il assure : »nous sommes dans un schéma transparent pour ce qui concerne les élections. Avant de venir j’avais organisé à l’Assemblée nationale deux journées de débat sur le processus électoral. Il y a eu un échange franc entre les députés de l’opposition et même de la majorité et le pasteur Mulunda, président de la Commission nationale indépendante, qui était présent. A l’issue de cet échange nous avons adopté plusieurs recommandations, la première portant sur la nécessité de réviser la loi électorale, entre autres pour ce qui concerne la composition du bureau de la CENI. En septembre, lorsque nous reprendrons nos travaux, la première loi que nous allons adopter portera sur le fonctionnement de la CENI. Tout le reste, et donc le destin du pasteur Mulunda, en découlera…Il n’y aura pas de débat sur les personnes , mais nous allons revisiter la loi, ce qui correspond aux attentes de nos partenaires. L’autre priorité sera la mise en place de la Commission nationale des droits de l’homme. Il faut bien savoir que ce n’est pas en deux élections que le Congo peut devenir une vieille démocratie, cela prendra du temps et nous aurons besoin de vos conseils avisés… N’oubliez pas que d’autres, des voisins, sont bien en deçà de nous : le Tshisekedi du Rwanda (ndlr. l’opposante Victoire Ingabire qui avait voulu se présenter aux dernières élections présidentielles) a été arrêtée en début de campagne électorale et jusqu’à ce jour, elle est en prison ! » Aubin Minaku insiste pour que l’on « donne du temps au Congo » et ne nie pas le fait que les élections locales et provinciales seront probablement retardées. « Nous allons aussi examiner la loi sur les conditions d’éligibilité, sur le fonctionnement des partis, ces derniers sont sans doute trop nombreux… Chez moi dans le Bandundu, il y avait 345 candidats pour sept postes à pourvoir, c’est un problème…

Si la priorité, c’est la loi sur le fonctionnement de la CENI, c’est parce que nous voulons bien organiser les élections locales et provinciales, car leur succès crédibilisera les élections précédentes, celles du 28 novembre 2011. La première victime des désordres qui ont eu lieu alors, c’est Joseph Kabila… Je me souviens qu’à Idiofa, dans certains villages, des centaines de personnes me disaient qu’elles souhaitaient voter pour Kabila mais… elles n’avaient pas de bulletins de vote…Je suis sûr que des élections transparentes, que la présence d’observateurs internationaux, nous donneront à peu près la même configuration politique qu’aujourd’hui, la même majorité au niveau provincial…

Il y aura cependant un petit retard. Les élections de 2011 ont du être organisées en moins de huit mois car nous étions rivés à cette date du 6 décembre qu’il ne fallait pas dépasser et tout le monde refusait de découpler les scrutins présidentiel et législatif. Si nous voulons organiser des élections crédibles, il faudra que nous ayons un peu de temps…En outre, il faudra que les élections se fassent pendant la saison sèche, les condition seront meilleures… » Alors que le ministre Reynders a exprimé à plusieurs reprises sa « vive préoccupation » à propos de la situation dans l’Est, le président de l’Assemblée nationale se dit très satisfait de l’attitude de la Belgique « le contact diplomatique démontre qu’il y a une pression conjuguée sur le Rwanda, et la Belgique joue un rôle important à cet égard, à tous les niveaux, dont l’Union européenne. Les attentes du Congo trouvent une réponse positive, la Belgique a agi comme nous l’espérions, y compris auprès de certains membres permanents du Conseil de Sécurité. Il faut dire que le temps joue en notre faveur, car avec le temps la mauvaise conscience de l’Occident par rapport au Rwanda s’atténue. En 1999 encore, on reconnaissait prudemment que des « troupes étrangères non invitées » se trouvaient sur le territoire du Congo, la formulation était réellement laborieuse. Aujourd’hui la charge de la preuve a changé de camp, c’est le Rwanda qui se trouve sur la défensive… Aujourd’hui il faudrait que le Conseil de Sécurité demande officiellement au Rwanda de retirer ses troupes. Mais nous aussi nous devons mieux organiser notre armée et gérer ensemble la situation économique régionale dans le cadre de la Conférence des pays des Grands Lacs. »

Sans mâcher ses mots, Aubin Minaku estime que derrière les forces rwandaises qui interviennent au Kivu se trouvent « des individus qui sont considérés comme tremplins par des milieux d’affaires extérieurs, afin d’exploiter les richesses du Congo. Je n’incrimine pas le citoyen moyen, le peuple rwandais en tant que tel… » Les incidents anti-tutsi de Goma (les motards ont manifesté, réclamé des armes…) inquiètent le responsable politique : « nous avons de fortes raisons de penser qu’il y a eu manipulation de la part du Rwanda, qui cherche toujours un prétexte pour intervenir, en assurant que les Tutsis seraient menacés. Il ne faut pas que des populations congolaises, peu instruites, tombent dans le piège de la stigmatisation de certains groupes. C’est vraiment un gros piège et nous ne devons pas y tomber…A part le souci opérationnel de la guerre, c’est notre principale préoccupation. Je tiens aussi à dire que parmi les soldats qui se sont battus pour défendre le Congo, leur patrie, il y a des Tutsis Banyamulenge qui sont sur le front et résistent…Ils ont refusé d’être manipulés par des étrangers. Nous ne voulons pas donner au Rwanda l’occasion de réveiller à nouveau la crainte et les souvenirs du génocide, le piège est trop gros et nous n’allons pas y tomber… »

Décryptant la formulation du président Kabila, qui estime que le Congo est victime d’une « conjuration », Aubin Minaku se veut plus direct : « à l’Assemblée nous avons débattu de cela à huis clos, mais nos services ont réuni et exposé les preuves évidentes que nous détenions, impliquant le rôle du Rwanda… C’est clair : les avions qui atterrissent dans nos forêts et qui repartent chargés de coltan se posent au Rwanda, d’où ces cargaisons repartent. Il y a des milieux étrangers privés, je dis bien privés, des milieux d’affaires étrangers qui utilisent certaines personnalités rwandaises et des complices congolais, même au sein des élus. Lorsqu’un élu se voit remettre 500.000 dollars grâce au commerce illicite du coltan, il ne va pas servir les intérêts supérieurs de la République mais participer à un réseau mafieux dans lequel se retrouvent des politiques, des militaires et même des membres de la Monusco…Le réseau passe par le Rwanda et sert des milieux privés, dont les ramifications s’étendent même jusqu’en Chine. Le Congo a été tellement déstructuré qu’il lui est bien difficile de se défendre, de poser des actes de souveraineté. Et lorsqu’il le fait, la guerre reprend…C’est là le véritable enjeu. »

mardi, juillet 10 2012

Cartes sur table à Addis Abeba

Cartes sur table à Addis Abeba CatégorieNon classé Après le temps de la démonstration de force s’annonce celui de la négociation : à Addis Abeba ce mercredi, une réunion de la Conférence internationale sur la sécurité dans les Grands Lacs permettra à des délégués ministériels congolais et rwandais de se retrouver face à face. Parallèlement aux avancées militaires, les pressions diplomatiques se sont intensifiées : les Etats Unis, -moins prudents que la Belgique qui se contente d’exprimer sa « vive inquiétude »- ont sommé le Rwanda de cesser de soutenir les mutins du M23. Sur le terrain, la situation militaire s’est notoirement aggravée : alors que, voici un mois, ils étaient en déroute dans le Masisi, obligés de se replier sur la frontière rwandaise à Runyoni, les rebelles se sont renforcés, passant de 600 soldats en déroute à plus de 2000 hommes bien équipés et aguerris et ils ont pris plusieurs localités importantes, dont Rutshuru. Ils ont aussi démontré, si besoin en était, la faiblesse de l’armée congolaise dont le commandant au Nord Kivu, le général « Vainqueur » Mayala, aurait fui en Ouganda. Cette faiblesse est due à des causes chroniques, comme le désordre et la corruption, mais aussi politiques : après chaque rébellion dans l’Est, l’armée congolaise a été sommée d’amnistier les mutins, de les intégrer et de leur donner des postes de commandement, ouvrant ainsi la voie à toutes les trahisons ultérieures ! Se référant aux accords conclus le 23 mars 2009, qui avaient mis fin à la rébellion du général tutsi congolais Laurent Nkunda, ses anciens compagnons réunis dans le M23 ont exprimé des revendications qui résistent difficilement à l’analyse : ils exigent des postes de commandement (alors que leurs officiers sont déployés depuis l’Ituri jusqu’au Nord Katanga), de meilleures soldes, payées plus régulièrement (un vœu qui est celui de tous les soldats congolais !), ils refusent d’être affectés dans d’autres provinces et exigent le rapatriement de leurs familles, les 50.000 réfugiés tutsis congolais qui se trouvent toujours au Rwanda. Sur ce point, des commissions conjointes rwando-congolaises se sont déjà réunies trois fois et s’il est vrai que les populations locales s’opposent à ces rapatriements, c’est aussi parce qu’elles exigent que la nationalité congolaise de ces réfugiés soit authentifiée par le HCR. Le rapport des experts de l’ONU a démontré à quel point le M23 (comme hier le CNDP de Laurent Nkunda ou le Rassemblement congolais pour la démocratie) était soutenu par le Rwanda, où des recrutements avaient commencé dès février, y compris parmi des anciens FDLR (des combattants hutus, qui avaient déjà été rapatriés et furent ensuite renvoyés au Congo !) La vraie question, qui sera sans doute abordée à Addis Abeba, est donc de savoir quels sont les vœux de Kigali. Officiellement, les développements actuels sont calamiteux pour un pays qui a de grands projets économiques à l’ouest de son territoire, qui mise sur la coopération régionale pour asseoir sa position dans le marché commun d’Afrique de l’Est (Comesa) et qui espère occuper l’an prochain un siège au Conseil de Sécurité. Comment concilier ces ambitions avec un risque de blâme, sinon de sanctions ? La réponse –au conditionnel- se trouve en partie à la Cour pénale internationale : la condamnation de Thomas Lubanga à 15 années de prison a rappelé que le général Bosco Ntaganda avait été son bras droit dans l’Ituri et que Kigali a soutenu au Congo plusieurs chefs de guerre de la même trempe, sans parler de tous les groupes armés et autres milices avec lesquels la hiérarchie militaire rwandaise était en contact. (Après avoir soutenu la réélection du président Kabila, cette « nébuleuse » est aujourd’hui activée contre le chef de l’Etat…). La réponse se trouve aussi dans la réalité d’un pouvoir parallèle, d’une « armée dans l’armée », garantissant depuis l’Est du Congo la sécurité des frontières et probablement aussi celle des approvisionnements en minerais (la nuit, les convois militaires ont toujours pu passer sans contrôle…)et permettant, ainsi que le rappelle le rapport onusien, des opérations conjointes contre les « génocidaires » hutus ainsi que des assassinats ciblés. Mal élu et affaibli, pressé par une communauté internationale qui l’incitait, imprudemment, à arrêter sans attendre Bosco Ntaganda, désireux de reconquérir le soutien d’une population soupçonneuse, le président Kabila, déployant au Kivu ses meilleures unités, a voulu affirmer l’autorité de l’Etat dans l’Est du pays. Mais ce faisant, il a mis en péril un fragile équilibre qui reposait aussi sur des pouvoirs parallèles et sur le « bon vouloir » de son voisin rwandais. Seule une pression forte et désintéressée des Occidentaux pourrait à la fois obliger Kinshasa à nettoyer les «écuries d’Augias » de la corruption et surtout contraindre Kigali à respecter, une fois pour toutes, les règles du bon voisinage.

Le parti PDP-IMANZI condamne le détournement de vivres destinés aux prisonniers rwandais au profit de militaires mutins congolais du M23

Depuis quelques temps, des camions en provenance du Rwanda se succèdent pour vider les stocks de maïs dans les prisons rwandaises. Ces vivres destinés au départ à nourrir la population carcérale rwandaise sont cheminés à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), dans la province du Nord-Kivu, afin de ravitailler les militaires mutins congolais du Mouvement du 23 mars communément appelé M23.



Ces détournenents répétitifs de vivres des prisonniers rwandais sont orchestrés par les hauts responsables des services pénitentiaires du Rwanda et du ministère de la défense nationale, dans le but de nourrir les jeunes rwandais enrolés de force dans le M23. C’est dans ce cadre, que la police de la ville de Kigali a procédé, durant la journée de vendredi 06 juillet 2012, à une rafle de jeunes gens dans la ville de Kigali. Ces derniers ont été d’abord arrêtés et enfermés à Nyabugogo (localité de la ville de Kigali) avant d’être transportés la nuit à bord d’un camion à destination du Nord-Kivu. Leurs familles restent sans nouvelles jusqu’à présent.



Suite au détournement de leurs vivres, les prisonniers rwandais sont confrontés à de sérieux problèmes de penurie alimentaire et le gouvernement rwandais envisage comme solution le recours à la nourriture industrielle dite “Imvaruganda”. Or, la distribution de celle-ci en 2009 dans la prison centrale de Kigali (1930) et dans la prison de Nyagatare a fait plusieurs victimes.



Le parti PDP-IMANZI condamne énergiquement le détournement de vivres destinés à nourrir les prisonniers rwandais au profit de militaires mutins congolais du M23 soutenus incontestablement par les autorités rwandaises comme en témoigne également le récent rapport de l’ONU.



Le parti PDP-IMANZI exhorte le gouvernement rwandais dirigé par le parti FPR-Inkotanyi à mettre fin immédiatement au pillage des vivres de prisonniers et à renoncer directement à son plan suicidaire de redistribuer de la nourriture industrielle “Imvaruganda” dans les prisons rwandaises sachant pertinnement que cette nourriture est malsaine et qu’elle a déjà fait plusieurs victimes en 2009.



Le parti PDP-IMANZI demande aux autorités rwandaises de renoncer à toute implication dans la guerre qui ravage l’Est de la RDC. Il encourage les familles dont les membres ont été enrolés de force dans le M23 à sortir de leur silence pour dénoncer haut et fort cette traite des êtres humains.



Le parti PDP-IMANZI demande aux organisations de défense des droits humains et aux autres organisations humanitaires à l’instar du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de multiplier leurs visites dans les prisons rwandaises afin de faire un suivi régulier de la situation nutritionnelle des détenus et de dénoncer avec force le recours à la nourriture industrielle dites “Imvaruganda” dans les prisons rwandaises.



Le parti PDP-IMANZI condamne sans réserve les actes de provocation et de violation du droit international commis par le gouvernement rwandais dirigé par le parti FPR-Inkotanyi à l’encontre de la RDC en fournissant hommes et vivres au mutins congolais du M23. L’ingérance du Rwanda dans cette guerre vise uniquement le pillage de la richesse de la RDC par la clique du FPR-Inkotanyi au pouvoir au Rwanda.



Le parti PDP-IMANZI demande à l’Organisation des Nations Unies, à l’Union européenne et à l’Union africaine, ainsi qu’aux principaux pays bailleurs de fonds du Rwanda de prendre des mesures qui s’imposent pour contraindre le gouvernement rwandais à cesser de déstabiliser la RDC et la Région des Grands Lacs d’Afrique en général.



Fait à Nederweert, Pays-Bas, le 10 juillet 2012.



Au nom du parti PDP-IMANZI






Gérard Karangwa Semushi, Vice-Président

Goma : La machine de la haine de Paul KAGAME en marche !

Conscient du retour des flammes, le Rwanda ne tarit pas d’imagination. Des tracts venus de nulle part inondent Goma où des appels à la division et à des affrontements entre tribus congolaises sont lancés. Pour des observateurs avisés, il s’agit d’une nouvelle trouvaille de Kigali pour remettre en surface sa rengaine de tous les temps sur un éventuel génocide en gestation. Paul Kagame tente, une fois de plus, d’attendrir la compassion de la communauté internationale sur une nouvelle menace et ainsi arriver à faire renvoyer aux oubliettes l’examen du rapport des experts onusiens. La communauté internationale est assez renseignée, elle ne peut plus gober aussi facilement cette pilule rwandaise devenue dépassée et avariée.

Un stratagème est en exécution dans le Nord-Kivu, notamment à Goma. Des tracts destinés à attiser la haine entre ethnies congolaises inondent la ville. L’objectif poursuivi est, on ne peut plus, clair : corroborer les déclarations de la ministre rwandaise des Affaires étrangères au Conseil de sécurité. Peine perdue ! Car, les Congolais ne vont pas tomber dans ce nouveau piège de Kagame visant à distraire la population congolaise en ce moment même où son pantin de M23 progresse à pas de géant sur le terrain. Vigilance tous azimuts !

Le soutien apporté au M23 par les officiers de l’armée régulière rwandaise ne fait plus l’ombre d’un doute. Les annexes du rapport onusien renseignent avec amples détails sur les faits et gestes posés par des officiers de haut rang de RDF (Rwanda defense forces) :«le groupe a trouvé des preuves substantielles attestant de l’appui des responsables rwandais à des groupes armés opérant à l’Est de la RDC».

Au départ destinées à affaiblir les FDLR, dit le rapport, «ces activités se sont rapidement étendues à l’appui d’une série de mutineries postélectorales au sein des FARDC et ont finalement abouti au soutien direct, par l’utilisation du territoire rwandais, de la création de la rébellion M23, composée d’anciens officiers du CNDP intégrés dans l’armée congolaise».

Plus loin dans leur rapport, les experts onusiens indiquent avoir «obtenu des preuves que les autorités rwandaises ont tenté de mobiliser les anciens cadres et dirigeants du CNDP, les politiciens du Nord-Kivu, les commerçants et la jeunesse pour soutenir le M23».

Le piège de Paul Kagamé Conscient du retour des flammes, le Rwanda ne tarit pas d’imagination. Des tracts venus de nulle part inondent Goma où des appels à la division et à des affrontements entre tribus congolaises sont lancés. Pour des observateurs avisés, il s’agit d’une nouvelle trouvaille de Kigali pour remettre en surface sa rengaine de tous les temps sur un éventuel génocide en gestation. Paul Kagame tente, une fois de plus, d’attendrir la compassion de la communauté internationale sur une nouvelle menace et ainsi arriver à faire renvoyer aux oubliettes l’examen du rapport des experts onusiens. Sa ministre des Affaires étrangères n’avait-elle pas donné le ton lors de sa récente intervention du haut de la tribune des Nations unies ? Louise Mushikiwabo avait tenté d’interpréter à sa manière l’appel à la mobilisation de la population lancé par le Kinshasa.

Le stratagème de Kigali à Goma consiste soit à soulever des jeunes contre des populations de souche rwandaise soit à organiser lui-même des traques ciblées de manière à faire accréditer la thèse selon laquelle des populations rwandaises vivant non seulement dans les Kivu et dans la capitale congolaise seraient en insécurité. Gesticulation de coupable. La communauté internationale est assez renseignée, elle ne peut plus gober aussi facilement cette pilule rwandaise devenue dépassée et avariée. L’on se souviendra de Kiwanja, Gatumba que les autorités de Kigali ont soulevé en épingle à l’époque.

La vérité est que les populations rwandaises et congolaises ne se font pas la guerre ; elles ne se sont jamais fait la guerre. Le régime en place à Kigali est passé maître en manipulation, intox et autres maquillages dont il a tiré un meilleur parti. La leçon à retenir c’est qu’on ne réussit pas à tous les coups. En son temps, Laurent Nkunda avait été présenté comme seul défenseur des populations rwandophones vivant dans l’Est de la RDC. Le prétexte a marché à l’époque. Le CNDP a vu le jour et on connaît la suite. Bosco Ntaganda a pris le relais avant qu’un illustre inconnu, ci-devant Sultani Makenga, occupe les devants de la scène sous le sceau de la nouvelle création du nom de M23. Un prête-nom, qui en grattant sur le plâtrage, peut se lire Rusangiza.

A tout prendre, Paul Kagame et ses commanditaires sont restés logiques avec eux-mêmes. Il leur faut des ressources naturelles du Congo. Pour y arriver, ils entretiennent des mouvements rebelles. Lorsqu’on tente de les neutraliser, on brandit le spectre du génocide comme si la mort d’autres ethnies ou peuples ne valait pas un seul penny.

Ce énième stratagème lancé à Goma vient se greffer se greffer sur le plan de balkanisation de la RDC. La population congolaise doit rester vigilante et ne pas prêter le flanc à la manipulation et l’intox. Elle doit ouvrir l’œil et le bon et décourager la commission d’actes allant dans le sens de donner raison à Kigali. Des infiltrés peuvent leur jouer de vilains tours.

Ce piège tendu à Goma doit être déjoué. Kagame et ses pairs sont des négriers des temps modernes. Leur jeu doit être divulgués afin qu’ils soient débarrassés du prétexte tant recherché. Et qui a, en son temps, séduit et obtenu la compassion de la communauté internationale.

Les Congolais n’ont pas la culture de la violence. Personne en RDC ne tient à la commission d’un énième génocide en terre congolaise. Qu’il y ait eu des refugiés tués dans l’indifférence totale ou encore des millions de Congolais achevés par les affres de la guerre depuis 1995, les populations ne demandent pas mieux que de vivre en toute quiétude dans leurs pays respectifs. Comme depuis la nuit des temps.

Le Potentiel

jeudi, juillet 5 2012

Congo-Kinshasa: Mutinerie du M23 - Bruxelles appelle Kigali à être «une partie de la solution»

La Belgique appelle le Rwanda à être «une partie de la solution» pour régler le problème de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) conduite depuis avril 2012 par le général renégat Bosco Ntaganda. Celui-ci est soutenu par des mutins qui ont déserté des unités des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) basées au Nord-Kivu.

«Si le Rwanda dit ne pas être une partie du problème, il lui appartient maintenant d'être une partie de la solution, de faire en sorte que l'on mette fin sur le terrain à la rébellion et puis travailler à l'avenir», a déclaré le vice-Premier ministre belge en charge des Affaires étrangères, Didier Reynders, lundi 2 juillet à Bujumbura, au sortir d'un entretien avec le président congolais Joseph Kabila Kabange, en marge de la célébration de l'indépendance du Burundi.

«Ce que je demande aux autorités rwandaises, c'est de soutenir une solution pour mettre fin à la mutinerie immédiate, pour permettre d'arrêter des criminels de guerre comme Bosco Ntaganda mais aussi participer à une meilleure gestion de la frontière» commune entre les deux pays avec l'aide de la force de maintien de la paix de l'ONU en RDC (Monusco), a-t-il expliqué.

Aux dénégations de Kigali à son «soutien à la mutinerie» du M23, malgré les «preuves accablantes» réunies par des experts onusiens, l'homme d'Etat belge a confirmé l'existence de «soutiens extérieurs» aux mutins. «Il y a là des soutiens extérieurs qui doivent s'arrêter. Et s'ils ne sont pas rwandais, je m'en réjouis, il faut faire la démarche inverse: aider à trouver la solution», a-t-il déclaré.

Selon la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, le rapport des experts onusiens serait un «document préliminaire partial fondé sur des conclusions partielles (qui) doit encore être vérifié».

Il a aussi exhorté les chefs d'Etat de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda à «se parler plus» sur cette question. «Il faut vraiment que l'on arrive à ce type de dialogue. Je souhaite que les deux présidents se parlent encore plus à l'avenir», a-t-il souhaité.

Les généraux Kabarebe et Nziza impliqués

Le rapport des experts de l'ONU sur la violation de l'embargo sur les armes dans l'Est de la RDC renseigne que des officiers supérieurs et généraux de l'armée rwandaise ont apporté, «dans l'exercice de leurs fonctions officielles, une aide directe à la création du M23», en fournissant aux mutins «des armes, du ravitaillement militaire et de nouvelles recrues».

Parmi les noms qu'ils ont cités, figurent ceux du ministre rwandais de la Défense, le général James Kabarebe, du chef d'état-major des armées, le général Charles Kayonga, et du général Jack Nziza, secrétaire permanent du ministre de la Défense et ancien patron du DMI (Department of Military Intelligence), les services de renseignements militaires, rappelle Belga.

A ce propos, le gouverneur Marcellin Cishambo du Sud-Kivu, également présent Aux festivités de Bujumbura, a soutenu que «tout le monde a des éléments de preuves de l'implication de pays voisins dans ce qui nous arrive. Ils doivent savoir ce qui se passe».

Espérant que cette crise va «bientôt se terminer», il s'est étonné cependant de l'«attitude» affichée par les autorités rwandaises. «Nous ne comprenons pas cette attitude», a-t-il indiqué.

mardi, juin 26 2012

Lettre du NCR Intwari au Président Français François Hollande

A son Excellence Monsieur François Hollande, Président de la République Française.

Monsieur le Président de la République, La Convention Nationale Républicaine -Intwari, Parti Politique Rwandais d'opposition en exil salue avec enthousiasme et espoir le choix libre du peuple français, qui a majoritairement élevé votre personne à la magistrature suprême de votre pays.

La Convention Nationale Républicaine-Intwari reste profondément attachée aux valeurs universelles de liberté, d'égalité et de justice pour tous et dont la France se trouve être la mère patrie, et qui n'ont cessé d'inspirer toutes les nations du monde en matière de démocratie.

Dans votre discours d'inauguration vous avez rappelé avec une fierté légitime toutes ces valeurs que vos vaillants prédécesseurs à la présidence de la République Française ont eu le mérite de faire progresser et nous vous en sommes très reconnaissants. Dans ce monde agité et en profonde régression économique, plus que jamais l’Afrique est devenue une hantise où tous les enjeux économiques, en compétition, génèrent des conflits armés dévastateurs qui déciment sans pitié les citoyens africains et tout leur environnement. D'une façon particulière, nous voudrions rappeler à votre bonne attention, que le discours de la Baule du Président François Mitterrand aux Leaders Africains reste d’actualité. Que votre gouvernance puisse galvaniser et faire aboutir sa clairvoyante vision pour l'Afrique.

Excellence Monsieur le Président, nous sommes très honorés par la mise en place d'un gouvernement rassurant qui nous permet beaucoup d'espoir surtout avec des personnalités qui à maints égards connaissent avec acuité la question de la tragédie Rwandaise et qui peuvent ainsi contribuer à l' avènement d'un véritable état de droit qui rassure chaque citoyen de notre pays. Dans cette voie nous sommes très encouragés par la déclaration de votre nouveau ministre au développement Monsieur Pascal Cantin qui voudrait focaliser son action sur une politique africaine "davantage tournée vers la société civile dans les pays du Sud". La Convention Nationale Républicaine sera toujours disponible et n'épargnera aucun effort pour faire aboutir cette promesse.

En vous renouvelant nos sincères félicitations, pour vous-même et pour votre famille, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'assurance de notre haute considération''.

Fait à Sion, Suisse, le 22 mai 2012 Général Habyarimana Emmanuel Président du CNR INTWARI

RDC : selon les experts de l'ONU, la mutinerie dans le Nord-Kivu profite aux FDLR !

Les experts de l’ONU ont présenté le 21 juin leur rapport sur la situation en République démocratique du Congo (RDC). Comme prévu, la partie concernant les soutiens extérieurs à la mutinerie du M23 n'a pas été rendue publique, mais le document fourmille d'informations et de détails. Le point en cinq questions-réponses. Amputé de son annexe concernant l'aide extérieur dont bénéficieraient les mutins du M23, le rapport controversé des experts des Nations unies concernant la situation en République démocratique du Congo (RDC) a été rendu public jeudi 21 juin. Aucune trace donc des preuves dont disposeraient les experts de l’ONU sur le soutien présumé de trois des plus hauts responsables rwandais de la Défense à la mutinerie. Des accusations de nouveau réfutées par la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, lors d’une conférence de presse au quartier général des Nations unies à New York, lundi 25 juin. Les origines, la composition du M23 comme les conséquences de la mutinerie sont cependant détaillées dans le rapport. Quelles sont les origines de la mutinerie ? La crainte du général tutsi congolais Bosco Ntaganda d’une arrestation imminente, comme celle de plusieurs ex-commandants du CNDP « de perdre les privilèges attachés à leurs fonctions et à leurs déploiements » sont les principaux moteurs de la mutinerie, explique le rapport. Profitant de la pression internationale autour du cas Ntaganda, Kinshasa voulait « affaiblir les chaînes de commandement parallèles maintenues au sein des FARDC par d’ex-soldats du CNDP depuis les accords de 2009, (…) et mettre fin au « traitement préférentiel des anciens officiers du CNDP dans les Kivus », précise le document. Une série de réformes et de redéploiements étaient envisagés et ont été explicités aux officiers lors d’un séminaire organisé en mars. C’est après l'exposé des réformes envisagées, en mars, que la première mutinerie a été déclenchée dans le Sud-Kivu par Bosco Ntaganda. C’est après cet exposé des réformes envisagées que la première mutinerie a été déclenchée dans le Sud-Kivu par Bosco Ntaganda sur fond de mauvais traitement et de soldes impayées. « Plusieurs ex-officiers du CNDP fidèles au colonel Sultani Makenga, ont fait part de leurs griefs concernant les soldes, les grades et le mauvais traitement général au sein des FARDC, concluant qu’il faudrait une autre guerre pour forcer le Gouvernement à régler ces problèmes », précisent les experts onusiens. Comment le M23 et Bosco Ntaganda sont-ils liés ? La création, le 6 mai, du M23 a été présentée par les fidèles de Makenga comme une volonté de séparer le CNDP du colonel Ntaganda, rapportent les experts de l'ONU. Le commandement du M23 a ainsi « ordonné à tous les anciens officiers du CNDP de ne plus exécuter les ordres du général Ntaganda », peut-on lire. De fait, Makenga a toujours affirmé que la mutinerie du M23 n'avait aucun lien avec celle orchestrée un mois plus tôt par Ntaganda dans le Sud-Kivu. Le rapport met à mal cette affirmation affirmant que s’il « a joué un rôle plus discret au début de la mutinerie, (…) » le colonel Makenga a rapidement rejoint le général Ntaganda avant mai et la création du M23. « En plus d’assurer le commandement de la mutinerie dans la Sud-Kivu, le colonel Makenga avait prêté main forte aux mutins dans le Nord-Kivu, selon les FARDC et d’anciens officiers du CNDP ». Et d'expliciter l'imbrication des deux mutineries : « Selon d’anciens officiers du CNDP, le colonel Makenga, tout en cherchant à établir une distinction claire avec les problèmes liés au mandat d’arrêt visant le colonel Ntaganda, avait orchestré la mutinerie afin d’obliger le gouvernement à résister au redéploiement des officiers du CNDP et à les maintenir à des postes de commandement dans l’armée. Le colonel Makenga s’inquiétait de la passation de pouvoir au sein du CNDP si le général Ntaganda était écarté, et il craignait que le gouvernement n’impose le colonel Gahizi à la tête de l’ancien groupe armé. » Quels soutiens et financements pour la mutinerie ? Selon les experts de l’ONU, les mutins ont reçu le soutien de plusieurs groupes armés opérant dans les Kivus. Le rapport fait également état de contacts entre le M23 et l’ancien commandant du CNDP, le général Laurent Nkunda, actuellement en résidence surveillée à Kigali. « Des responsables politiques du Nord-Kivu et d’anciens officiers du CNDP ont indiqué que le général Nkunda avait encouragé les chefs du CNDP dans les deux Kivus à abandonner leurs postes et à rejoindre le M23 », peut-on lire. Les mutins auraient financé leurs opérations en détournant les soldes de plusieurs unités et d’autres fonds militaires, en cambriolant plusieurs banques, et par le racket. Les mutins auraient financé leurs opérations en détournant les soldes de plusieurs unités et d’autres sommes allouées à l’armée, en cambriolant plusieurs banques, et par la mise en place de taxes sur les civils et marchandises. Le M23 accusé d'enrôler les enfants-soldats ? « Le groupe confirme que les commandants du M23 dans le Nord-Kivu ont recruté de nombreux enfants comme porteurs et combattants en avril et en mai 2012 ». Le rapport fait état de plusieurs témoignages de jeunes enrôlés de force par les mutins. Quelles conséquences de la mutinerie sur les FDLR ? Selon le rapport de l’ONU, « du fait de la suspension des opérations dirigées contre elles », les FDLR ont profité de la mutinerie pour regagner un certain nombre de positions « évacuées par les FARDC », qu’ils avaient perdu à la fin de 2011 et au début de 2012, à la suite des actions menées conjointement par la Monusco et l’armée congolaise.





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samedi, juin 16 2012

RDC – La France souhaite l’arrestation du Général Bosco Ntaganda (8 juin 2012)

La France est extrêmement préoccupée par la situation sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo, où les forces congolaises combattent actuellement les mutins du général Bosco Ntaganda et du colonel Sultani Makenga. Cette mutinerie a entraîné une recrudescence des attaques d’autres groupes armés et d’importants déplacements de population. La France encourage les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à travailler en étroite coopération avec la Mission de l’Organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) pour renforcer la protection des civils et garantir l’accès humanitaire aux populations victimes des combats. La France souligne les risques de voir des trafics d’armes renforcer les groupes armés congolais. Ces trafics constituent un grave danger pour la sécurité régionale. Elle appelle les pays de la région à s’engager activement dans le règlement de cette crise en veillant scrupuleusement au respect de l’embargo décidé par le Conseil de Sécurité. La France salue le choix fait par le gouvernement congolais de chercher à arrêter Bosco Ntaganda, qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale (CPI). La France souhaite qu’il soit remis à la CPI et demande à tout État auprès duquel il chercherait refuge de le remettre aux autorités compétentes.

Source: France diplomatie

jeudi, juin 14 2012

RDC : Kivu, une guerre qui va durer

Depuis plus de deux mois, de violents combats opposent l'armée congolaise aux mutins du général Bosco Ntaganda et au groupe rebelle du M23 à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). L'ONU, Human Rights Watch et les autorités congolaises accusent le Rwanda de venir en aide aux rebelles. Alphonse Maindo, professeur en Sciences politiques à l'université de Kisangani, revient d'une mission de recherche à Bukavu et Goma. Pour ce spécialiste de la région, "le Rwanda est en quête d'un nouvel homme fort dans les Kivu" et ni l'armée congolaise, ni la mission des Nations unies n'arrivent à ramener la paix, "le conflit dans les Kivu va durer encore longtemps". Explications.

-Afrikarabia : Avez-vous été surpris par les rapports de la Monusco et de Human Rights Watch qui accusent le Rwanda de soutenir les rebelles congolais de Bosco Ntaganda et du M23 ?

- Alphonse Maindo : Je n'ai pas de tout été étonné par ces rapports. Cela ne fait que confirmer tout ce qui se dit déjà au Nord et au Sud-Kivu.

- Afrikarabia : Quel est l'objectif du Rwanda en aidant les mutins ?

- Alphonse Maindo : On peut trouver derrière ce soutien du Rwanda aux rebelles du M23 la quête d'un nouvel homme fort, comme cela a été le cas avec Laurent Nkunda (hors-jeu depuis son arrestation en 2009 par le Rwanda, ndlr) et maintenant Bosco Ntaganda. Aujourd'hui Bosco Ntaganda est devenu infréquentable (il est recherché par la Cour pénale internationale, ndlr). Il a perdu la protection du gouvernement congolais, sous la pression internationale à la suite de la contestation des élections, et maintenant Kinshasa est obligé de faire un geste envers la communauté internationale. Le Rwanda doit maintenant trouver un autre homme fort pour remplacer Bosco Ntaganda. C'est la raison de l'émergence de la rébellion du M23, avec à sa tête le colonel Makenga, qui devrait prendre la place de Ntaganda. Le Rwanda se doit de garder des alliés dans la région (pour des raison sécuritaire mais aussi économique, ndlr), alors d'un côté il allume le feu et en même temps il se présente comme le pompier qui va tout arranger. Ce n'est malheureusement pas le premier à le faire dans la région, Mobutu l'a déjà fait par le passé.

- Afrikarabia : Pourquoi l'armée régulière congolaise (FARDC) n'arrive pas à venir à bout de ces quelques centaines hommes (on parle de 500 mutins) retranchés dans les collines du Nord-Kivu ?




- Alphonse Maindo : Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord des raisons techniques. Nous avons au Nord-Kivu, des soldats congolais qui ne maîtrisent pas bien le terrain qui est très difficile d'accès. Face aux FARDC, on trouve des mutins qui connaissent très bien la région, ce sont des enfants du coin, ils sont nés ici. En plus, ils ont eu le temps de se préparer au conflit. Les mutins occupent des collines et il est très difficile de les déloger. Ils bénéficient également des soutiens de leurs proches qui sont dans la région. Le M23 a également trouvé réfuge "à cheval" sur les frontières entre la RDC, le Rwanda et l'Ouganda, ce qui lui permet de trouver facilement de l'aide, des armes et des vivres. Du côté de l'armée régulière congolaise, les troupes proviennent de Kindu, dans la province du Maniema (à plusieurs centaines de kilomètres des zones de combats, ndlr). Ils ne connaissent donc pas le terrain. Lors de ma mission à Goma le mois dernier, j'ai appris que les soldats congolais auraient refusé d'aller se battre sur le front. Une des raisons serait la suivante : il y a plusieurs semaines, ces soldats avaient encerclé la ferme de Bosco Ntaganda dans le Masisi et attendaient l'ordre de leur hiérarchie pour lancer l'assaut final et capturer le général rebelle. Et visiblement, on leur a demandé de stopper l'offensive, ce qui expliquerait leur mécontentement. Selon ces soldats, ce n'est pas la première fois que ce genre de contre-ordre est donné, y compris au moment de la rébellion de Laurent Nkunda (en 2008, ndlr).

- Afrikarabia : Pourquoi les casques bleus de la Monusco, pourtant très présents dans la régio, n'arrivent pas à ramener la paix ?

- Alphonse Maindo : Pour la Monusco, les raisons sont différentes. Contrairement aux FARDC, les casques bleus ont les moyens de combattre. Les soldats de la Monusco sont bien équipés, bien payés, ce qui n'est pas le cas de l'armée congolaise. La Monusco devrait faire la différence sur le terrain. Pourquoi n'y arrivent-ils pas ? Tout d'abord, les règles d'engagement sont trop complexes à appliquer. Comme toutes les opérations de maintien de la paix, il faut de nombreuses autorisations pour ouvrir le feu. Ces autorisations viennent de New-York, puis des commandements des pays qui sont engagés sur le terrain... c'est trop complexe. Ensuite, il ne faut pas oublier que ce sont des troupes qui viennent de pays en voie de développement. Les soldats de ces pays viennent là pour gagner un peu d'argent et pour en profiter, il vaut mieux revenir de sa mission vivant plutôt que mort... ce qui est normal ! Cette notion joue sur l'engagement des troupes sur le terrain. Les Etats-majors veulent également minimiser les pertes humaines dans leurs rangs et cela explique que la Monusco s'engage le moins possible face aux groupes armés. Alors évidemment on peut changer le mandat de la Monusco, mais je ne vois pas ce que l'on pourrait donner de plus à ce mandat. Ils ont déjà tout. Les brigades de la Monusco qui sont au Kivu et en Ituri ont les outils juridiques qui permettent un réel engagement militaire pour imposer la paix.

- Afrikarabia : Est-ce que ce conflit peut durer longtemps ?

- Alphonse Maindo : Je crains que cela dure très longtemps. Il sera difficile de déloger ces rebelles des collines du Nord-Kivu. La stratégie du M23 et de Bosco Ntaganda est de tenir le plus longtemps possible. Je pense également qu'il sont en train de s'organiser aujourd'hui pour passer à l'offensive pour récupérer du matériel et des armes. Et comme ils sont adosser à la frontière rwandaise, où il y a du trafic d'armes de toutes sortes... ils tiendront longtemps.

- Afrikarabia : Qu'est-ce-qui peut faire évoluer la situation et apaiser les tensions à l'Est de la RDC ?

- Alphonse Maindo : Deux éléments pourraient faire évoluer la situation. Tout d'abord une forte pression de la communauté internationale. Et il faut frapper là où ça fait mal. Les deux principaux acteurs de ce conflit, le Rwanda et la RDC, vivent pour plus de 50% de l'aide internationale. Si on donne un signal clair pour dire : "stop ! sinon on coupe les vivres", je crois que les gouvernements vont y réfléchir à deux fois avant de laisser pourrir la situation. Deuxième élément : il faut susciter l'intérêt de cette communauté internationale et seuls les Congolais eux-mêmes peuvent le faire. Ils doivent se mobiliser massivement pour dire : "on veut la paix !". Je pense que cela peut éveiller la conscience de la communauté internationale.

Propos recueillis par Christophe RIGAUD

Photo : Alphonse Maindo à Paris en juin 2012 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

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